Les premiers Ukrainiens d’origine tchèque sont arrivés au pays
Après un voyage en autobus qui a duré près de deux jours, les premiers Ukrainiens d’origine tchèque sont bien arrivés à Prague mardi soir. Ce groupe de quarante-six personnes, dont quinze enfants, avait quitté lundi la ville de Novhorodkivka, dans le sud-est de l’Ukraine. Promesse donc tenue de la part des autorités tchèques, qui se sont engagées à accueillir en tout environ 145 Ukrainiens d’origine tchèque qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine en raison du conflit en Ukraine.
« Ce groupe de personnes a manifesté sa volonté d’être rapatrié en République tchèque de sa propre initiative au cours de l’année 2014. Il s’agit de la première phase de rapatriement, qui concerne toute l’Ukraine. Du point de vue des risques et des dangers qui pèsent sur les habitants en Ukraine, nous avons choisi de rapatrier les personnes de l’est de l’Ukraine qui sont les plus menacées, c’est-à-dire les personnes qui proviennent des régions de Donetsk, de Louhansk, de Marioupol et donc aussi de la ville de Novhorodkivka. Les habitants de ces régions de l’est de l’Ukraine sont les plus menacés. »
Ce premier voyage est donc né de la propre initiative de familles, qui avaient récemment obtenu leur carte de résident permanent, mais qui ne voulaient pas attendre la mi-mars pour qu’un avion du gouvernement les rapatrie en République tchèque. Malgré une fatigue palpable qui se lisait sur leurs visages, la plupart des personnes avaient le sourire et remerciaient ceux qui étaient présents pour les accueillir. Lenka Chalupníková est l’une de ces arrivantes :« Bonjour ou bonsoir ! Nous sommes très contents d’être arrivés chez vous. Nous sommes heureux que vous nous accueilliez. Le voyage sur les routes ukrainiennes a été difficile, mais celui en République tchèque a été bien plus agréable. »
Les rapatriés ont passé leur première nuit en République tchèque, dans la ville de Červená nad Vltavou, au sud de la Bohême. Mis à part le droit de vote, les nouveaux arrivants sont désormais détenteurs des mêmes droits que les Tchèques. Le gouvernement a prévu pour leur venir en aide d’autres mesures que présente Tomáš Haišman du ministère de l’Intérieur :
« La première chose est que l’Etat a régularisé ce groupe de personnes d’un point de vue administratif. Ce qui veut dire que ces personnes possèdent un des statuts les plus avantageux pour les étrangers, à savoir la carte de résidence permanente. D’un autre côté, les nouveaux arrivés seront temporairement hébergés à l’hôtel Vltava, qui appartient au ministère de l’Intérieur. Il y a tout un programme pour les intégrer à la société tchèque. C’est-à-dire qu’au cours de ce séjour de six mois dans l’hôtel, avec possibilité de prolongation dans certains cas individuels, les personnes bénéficieront d’une assistance de base, qui se manifestera sous forme de cours de langue ainsi que d’autres dispositifs d’adaptation à la société tchèque. Par la suite, une autre aide essentielle leur sera fournie pour trouver un logement, un domicile fixe et un emploi sur le territoire de la République tchèque. »A la question de savoir quel est le niveau de tchèque des rapatriés, qui habitaient jusqu’alors la ville de Novhorodkivka, initialement Čechohrad, fondée par des émigrés tchèques en 1869, Tomáš Haišman a indiqué que la génération la plus ancienne parle encore couramment cette langue, et que les plus jeunes ont fait preuve de leur motivation pour l’apprendre. Dans le but de faciliter l’intégration des rapatriés au sein de la société tchèque, la Charité catholique tchèque, qui participe depuis le début à ce projet, est l’un des principaux partenaires du ministère de l’Intérieur.
Malgré le fait que les demandes de rapatriement de soixante-dix autres personnes vivant en Ukraine ont été refusées, un deuxième groupe d’Ukrainiens d’origine tchèque, composé d’environ quarante personnes, devrait arriver le 15 mars prochain. Cette année, la République tchèque prévoit ainsi d’intégrer au pays entre 300 et 350 personnes.Précisons que le gouvernement a récemment débloqué une somme de 66 millions de couronnes (soit 2,4 millions d’euros) pour accueillir des étrangers d’origine tchèque du monde entier.