Les Tchèques développent un nouveau détecteur acoustique de tirs
Localiser de potentielles menaces et des coups de feu est un sujet qui interpelle les Tchèques depuis la fusillade mortelle du 21 décembre. Les chercheurs de la Faculté de génie électrique de la ČVUT (l’Université technique de Prague) viennent d’annoncer avoir mis au point un nouveau système de détection de tirs qui utilise l’intelligence artificielle. Il permet, entre autres, de distinguer une fausse alerte d’un tir réel.
Jakub Svatoš de la ČVUT explique quelle est sa spécificité :
« Ce n’est certainement pas le premier système qui se sert de l’intelligence artificielle, mais sa spécificité tient au fait qu’il utilise des réseaux neuronaux. Cela permet non seulement de détecter et localiser le tireur, mais également d’identifier à 90 % le type d’arme utilisé par le tireur. »
Le détecteur ne peut, certes, identifier que les types d’armes répertoriées dans leur base de données lors du développement du système. Les chercheurs de l’Université se sont ainsi servis d’armes courantes utilisées par l’armée tchèque ou pour le tir sportif. Jakub Svatoš précise toutefois que l’IA peut apprendre à distinguer d’autres types d’armes, ainsi que des sons similaires à des coups de feu. Il explique :
« Un détecteur acoustique se compose d’une ou de plusieurs unités distinctes qui surveillent en permanence leur environnement. En cas de situation dangereuse, l’emplacement de toutes les unités acoustiques qui ont détecté le tir est envoyé à un serveur distant. »
Les données sont ensuite traitées et la source du bruit est évaluée. Si la fusillade est confirmée, le détecteur détermine immédiatement le type d’arme.
« L’avantage de notre système est qu’il ne nécessite aucun opérateur humain. Le détecteur est autonome et, en cas de détection d’un événement, il est capable d’alerter les forces concernées en quelques secondes », explique encore Jakub Svatoš de la ČVUT.
Le système mis au point par son équipe à la faculté de génie électrique est toujours en phase de développement. Pour la Radio tchèque, Jakub Svatoš a précisé qu’à l’avenir, ses auteurs ne comptaient pas le commercialiser, tout en se disant prêts à offrir leur savoir-faire à toute personne ou institution intéressées.