Les Tchèques préfèrent de plus en plus vivre seuls
Le nombre de ménages formés d’une personne en République tchèque continue à augmenter. Allons-nous vers une société des individus ? Est-ce la fin de la société des familles. Que faut-il faire pour réagir à ce phénomène qui continue à changer les structures démographiques et la vie de la population ? Autant de questions auxquelles il faut chercher des réponses.
Etre 2002 et 2009 le nombre des personnes vivant seules en République tchèque a augmenté de 276 000. Actuellement il y a donc en Tchéquie, selon l’Office de statistique tchèque, 1 180 000 ménages d’une personne sur une population de près de 10 millions d’habitants. Cette augmentation serait due, entre autres, au vieillissement de la population car parmi les personnes vivant seules ce sont les seniors qui prédominent. L’année dernière il y avait dans cette catégorie 650 000 personnes de plus de 60 ans. Néanmoins le nombre de jeunes vivant seuls augmente aussi. Selon Martin Potůček, directeur du Centre pour les stratégies sociales et économiques de l’Université Charles, il faut faire la différence entre les individus désirant vivre seuls et ceux qui sont obligées de mener ce type d’existence notamment pour des raisons économiques :
« Les frais qu’on doit payer pour acheter un logement ou éventuellement pour avoir des enfants sont vraiment élevés et je dirais que cela décourage beaucoup de jeunes qui pourraient se marier, avoir une relation durable avec un partenaire et fonder une famille. (…) Les conditions pour la famille dans cette société ne sont pas favorables. »Le phénomène de monorésidentialité serait dû, d’après Martin Potůček, non seulement à des raisons économiques et sociales mais aussi aux tendances d’une société qui apprécie surtout le succès individuel et ne donne pas la priorité à la famille.
Un mariage sur deux finit par un divorce en République tchèque. Aujourd’hui les personnes vivant seules forment déjà le quart de tous les ménages tchèques. Comme il fallait s’y attendre, la densité des ménages d’une personne est la plus élevée à Prague. C’est ce que constate aussi Martin Potůček :
« Evidemment le mode de vie dans une grande ville est spécifique et, d’une certaine façon, les individus seuls peuvent vivre mieux à Prague que par exemple dans une petite ville. Cela peut contribuer également à augmenter le nombre de ménages d’une personne dans la capitale. »
Aujourd’hui un Pragois sur cinq vit seul. Il faut donc tenir compte de cette catégorie démographique et adapter pour elle aussi les services et le commerce parce que l’offre de services pour ce genre de consommateurs, et notamment pour les seniors vivant seuls, est insuffisante.Le phénomène de monorésidentialité n’est pas cependant typique pour la République tchèque. Par rapport aux autres pays européens, la Tchéquie ne sort pas de la moyenne. Elle se trouve à peu près au milieu entre les deux extrêmes que sont, d’un côté, le Danemark et la Finlande où le nombre de ménages d’une personne est le plus élevé et, de l’autre côté, l’Italie où les individus vivant seuls sont plutôt rares.