"Les voies de l'écho" au Centre tchèque à Paris

Une exposition tout à fait remarquable a été inaugurée, le 4 décembre dernier, au Centre tchèque à Paris. Elle s'appelle Les voies de l'écho, et elle associe les installations de Quido Sen et les peintures de Roman Kames autour d'un séjour de création au Tibet.

Elle est tchèque, française, tibétaine, dissidente et pleine de mémoire, dit de l'exposition Jiri Slavicek, notre correspondant parisien, au micro d'Omar Mounir.

"C'est une exposition des oeuvres d'un Pragois qui s'appelle Quido Sen et d'un Français qui était Pragois, Roman Kames. Roman Kames est connu dans les milieux d'édition comme éditeur de livres rares et de poésie, et dans le Paris tchèque, c'était surtout l'homme de contact de Jiri Kolar, peintre mondialement connu. Et Roman Kames peignait aussi et c'est là où l'on trouve quelque chose d'extraordinaire.

Quido Sein et Roman Kames ont préparé une exposition qui a un trait universel, puisque Roman Kames a pu, grâce à son ami photographe, installé en Allemagne depuis 1968, faire d'abord un petit voyage dans les Himalaya, juste de l'autre versant du Tibet, au royaume de Dac, aux Indes. Il était d'abord pris en amitié par un des lamas, ami de Dalaï-lama, et finalement il a pu parler avec le Dalaï-lama et cette petite conversation d'un quart d'heure a changé sa vie. Il est revenu dans son atelier à Paris, il a lavé l'ensemble de ses tableaux, il a pris tous ces tableaux et par quelques péripéties, il est arrivé à Dac. Il a pris l'argile de la rivière Indus, il a enduit tous ces tableaux et ce qui est formidable, il a utilisé les couleurs tchèques.

Et maintenant, après 10 ans, il expose à Paris. Cela a provoqué l'intérêt de la presse française, en plus des milieux orientalistes, parce que, quand même, quelqu'un de Prague est arrivé, par Istanbul, jusqu'à la Dac, où il passe maintenant un quart de l'année. Il a son petit atelier chez un lama et il a pris sur lui une autre activité dont commence à parler même l'UNESCO: il donne des cours de peinture aux enfants tibétains en exil, c'est quelque chose de fascinant. C'est une conversion à la fois artistique et spirituelle, d'abord l'extraordinaire humilité de ce peintre, éditeur et homme de lettres, qui a trouvé pour le reste de sa vie une autre devise: soyons zen et faisons ce qu'on peut."