Les yeux de l'Europe sont tournés vers la France
Les yeux de l'Europe sont tournés vers la France, en attendant le résultat de son référendum sur le Traité constitutionnel, le 29 mai. Je rappellerai que le oui à la ratification a été soutenu, la semaine dernière, par le nouveau Premier ministre tchèque Jiri Paroubek venu à Paris pour participer à un meeting du Parti socialiste français. Européen convaincu, on ne trouve pas un brin de scepticisme, dans son plaidoyer proeuropéen...
« L'Union européenne ne fait que profiter aux Tchèques. Il y a la croissance économique, les salaires réels ont augmenté au cours des six dernières années de près de 30 %, ce qui est un phénomène sans précédent et qui est le fruit du rapprochement du pays vers l'Union ».
A la veille du référendum français, nul n'ose prévoir son résultat. Ecoutons ce qu'a confié par la même occasion à Radio Prague le chef des socialistes français, M. François Hollande.
« Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste, je suis combatif. Jusqu'au dernier jour il faut faire comprendre cette chose simple, comme il faudra le faire comprendre à nos amis tchèques, que le Traité constitutionnel est un progrès par rapport aux traités existants. C'est plus de démocratie. C'est plus de protection, plus de liberté, plus de droit, plus de cohésion de l'Europe à travers sa politique étrangère. Quand il y a un progrès, on le prend, on le saisit, il ne faut pas le laisser passer. Voilà pourquoi je suis combatif ».
M. Jack Lang, qui a visité Prague, à plusieurs reprises, dans le passé, et qui est lié par des attaches amicales à Vaclav Havel, se range, lui aussi, parmi les partisans farouches de la Constitution européenne... Toujours des propos recueillis, la semaine dernière, à Paris.
« La construction européenne est une grande aventure politique, humaine et morale qui est sans précédent dans l'Europe. Rassembler les peuples qui se sont déchirés pendant si longtemps, c'est une très belle chose. Je crois que ce Traité marque une étape nouvelle. Il n'y a aucune raison de ne pas franchir cette nouvelle marche qui apportera à l'Europe et aux Européens plus de protection sociale et économique, face surtout aux grandes puissances du monde. Il s'agit d'avancer ou de quitter l'Europe ».
La voix eurosceptique en République tchèque est assez forte. Y a-t-il lieu de la considérer donc comme un pays à risque, du point de vue de l'intégration européenne ? Une réponse de François Hollande.
« Le premier pays à risque c'est la France et il faut tout faire pour que la France ratifie le Traité. Je sais qu'il y a des forces eurosceptiques en RT, je sais où elles se situent, parfois même au sommet de l'Etat. Nous aussi nous avons des eurosceptiques. Nous faisons confiance à nos amis sociaux-démocrates tchèques et à d'autres que la voix de la raison l'emportera. Ce serait quand même un paradoxe qu'un pays qui a tant voulu entrer dans l'UE donne maintenant le sentiment de vouloir s'en écarter ».