L'exode de main-d'oeuvre vers l'Occident n'aura pas lieu
Ces derniers temps, l'un des principaux thèmes de notre diplomatie est la question du flux migratoire tchèque vers les pays de l'Union européenne, au lendemain de l'admission de Prague à l'Union. A ces inquiétudes, l'Institut des sondages sur les affaires sociales et du travail vient d'apporter une réponse : l'exode n'aura pas lieu. Des détails avec Omar Mounir.
Gagner deux à trois fois plus qu'en Tchéquie, voilà la motivation principale de la majorité des personnes qui envisagent d'aller travailler dans d'autres pays après l'admission de Prague à l'Union européenne. C'est ce qui ressort, en effet, d'une enquête de l'Institut des sondages sur les affaires sociales et du travail. Cette enquête demandait aux personnes interrogées si elle n'escomptaient pas aller travailler à l'étranger.
C'est donc l'éventualité de gagner plus qui attire le plus les Tchèques. Et d'abord l'Allemagne qui intéresserait 50% de ceux qui ont l'intention de partir. Curieusement, ce sont d'autres considérations que l'argent qui appâtent ceux que l'Autriche intéresse. L'argent ne vient qu'en troisième position. Or il se trouve qu'aussi bien les politiciens allemands qu'autrichiens et le public de ces deux pays se sont prononcés contre la libre circulation de la main-d'oeuvre après l'élargissement de l'Union.
Seulement voilà, le rush de main-d'oeuvre tchèque n'aura pas lieu. Les Tchèques intéressés par le départ ne sont finalement que 134.000, dont 90% entendent retourner chez eux. Plus intéressant est que, dans leur majorité, ils font partie de la tranche d'âge variant de 18 à 24 ans. Cela veut dire qu'avec l'augmentation de l'âge moyen dans le groupe des actifs, le nombre de ces jeunes ira diminuant et avec lui l'intention d'aller travailler à l'étranger. Conclusion : Le potentiel migratoire de la main-d'oeuvre tchèque sera à la baisse. Si l'on ajoute à ce constat l'éventualité d'une consolidation de l'économie et donc la diminution de la différence de salaires avec l'Occident européen, les intentions de départ diminueront à leur tour. D'ores et déjà le classement des candidats à l'émigration par région révèle en gros que plus le chômage augmente, plus les partisans du départ sont nombreux.