L'exploitation de la dernière mine d'uranium tchèque est prolongée
Le gouvernement a décidé mercredi de poursuivre l'exploitation d'uranium dans la mine de Dolni Rozninka, dans l'ouest de la Moravie. Une décision motivée par l'augmentation des cours de l'uranium sur les marchés financiers.
Cette décision était attendue, elle avait été reportée la semaine dernière lors du précédent conseil des ministres. Elle est cette fois définitive. Martin Riman, le ministre de l'Indusrie :
« Le gouvernement a décidé de prolonger l'exploitation de la mine d'uranium de Dolni Rozinka, et ce pour une durée indéterminée, en tout cas tant que cette exploitation sera profitable, c'est à dire tant qu'elle pourra fonctionner sans subventions de l'Etat. »
La mine de Dolni Rozninka, située dans la région de Vysocina, est la seule mine d'uranium encore en service dans le pays et dans toute la région. En Europe, seules la Roumanie et l'Ukraine continuent d'exploiter de telles mines.
Mais en raison de l'augmentation du prix de ce combustible essentiel aux centrales nucléaires, nombreux sont les pays qui songent désormais à reprendre d'anciennes exploitations. Vaclav Cilek dirige le département de géologie à l'Académie tchèque des sciences :
« La plupart des gens s'attendent à voir une 'renaissance' des centrales nucléaires, et cela a entraîné la multiplication par neuf du prix de l'uranium en quelques années et cette augmentation devrait se poursuivre. A Dolni Rozinka, l'extraction pourrait continuer pendant encore 5 ou 10 ans. Mais l'ouverture de tout nouveau dépôt d'uranium peut se heurter à d'importants obstacles d'ordre écologique. »
L'année dernière, 336 tonnes d'uranium ont été produites dans la mine de Dolni Rozinka. Les mineurs y travaillent à plus de 1000 mètres sous terre. Selon les estimations du ministère de l'Industrie, 850 tonnes pourraient sortir de la mine d'ici trois ans. Au début de l'année, une société austalienne de prospection minière, Uran, avait déjà déposé une offre d'achat des droits d'exploitation.