Litiges autour de la nomination du nouveau ministre de la Santé

Vaclav Klaus, photo: CTK
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Une première dans l'histoire de la République tchèque indépendante : le président de la République, Vaclav Klaus, a refusé de nommer le ministre de la Santé David Rath, présenté comme le veut la Constitution, par le Premier ministre, Jiri Paroubek.

Vaclav Klaus,  photo: CTK
Une première dans l'histoire de la République tchèque indépendante : le président de la République, Vaclav Klaus, a refusé de nommer le ministre de la Santé David Rath, présenté comme le veut la Constitution, par le Premier ministre, Jiri Paroubek. Quelques problèmes étaient, certes, déjà apparus lors de la nomination de ministres. Le premier président de la République tchèque, Vaclav Havel, avait mis quelque temps avant d'accepter la nomination de deux ministres, mais il ne l'avait pas refusée. L'argument du président de la République pour ce refus ? Il s'agirait d'un conflit d'intérêts pour David Rath s'il était ministre de la Santé, alors qu'il est le président de l'Ordre des médécins, affirme Vaclav Klaus en précisant :

« Le but de l'Ordre des médecins est d'imposer les intérêts de cette profession, les médecins, contre l'Etat, donc en premier lieu contre le ministère de la Santé. Je n'arrive pas à me représenter, même avec la plus grande fantaisie, comment il serait possible d'excercer les deux fonctions simultanément. »

David Rath,  photo: CTK
David Rath n'est pas d'accord. Selon lui, le président de la République n'a pas respecté la Constitution. Il affirme qu'après sa nomination au poste de ministre, il arrêterait toutes ses activités qui pourraient conduire à des conflits d'intérêts, aussi bien à la présidence de l'Ordre des médecins que dans le secteur de l'entreprise. Le Premier ministre, Jiri Paroubek, s'en remettant au texte de la Constitution, concrétement à son article 70, affirme que l'interdiction d'activités incompatibles avec la fonction de membre du gouvernement entre en vigueur seulement après la nomination de l'intéressé. Le membre du gouvernement concerné est tenu de respecter cette interdiction constitutionnelle. Ce n'est pas le premier litige entre le chef du gouvernement et le chef de l'Etat. Celui-ci pourrait, pourtant, se terminer devant la Cour constitutionnelle et le Premier ministre, Jiri Paroubek, n'est pas tendre à l'égard du président, affirmant même que le soutien de certains sociaux-démocrates à l'élection de Vaclav Klaus au poste de président de la République était une grosse erreur. Du côté des médecins généralistes, le vice-président de leur association, Jan Jelinek, ne pense pas que David Rath en tant que ministre de la Santé pourrait appaiser la situation dans ce domaine, ni améliorer la communication avec les médecins. Il rappelle la récente manifestation des médecins à Prague :

« Je pense que si toute la place Palacky, pleine de docteurs, criait « Nous ne voulons pas de Rath ! », la communication ne serait pas des meilleures. Nous avons fait de mauvaises expériences avec le docteur Rath, et ce n'est vraiment pas une personne qui défendrait nos intérêts. »

Une affirmation qui semble en dire long sur l'avenir de la Santé publique...