L’Union des boulangers et des pâtissiers appelle à limiter les exportations de blé

Selon l’Union des boulangers et des pâtissiers tchèques, la République tchèque devrait limiter ses exportations de blé, dont le prix a presque doublé en un an suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Le prix du pain ordinaire pourrait grimper jusqu’à 60 CZK cette année.

La forte hausse des prix du blé renchérit sur les problèmes déjà existants des boulangers, qui doivent faire face à la hausse des prix de l’énergie et des carburants. Nombre de ces artisans se retrouvent par conséquent confrontés à des problèmes existentiels. L’Etat pourrait également réduire l’impact de cette crise en subventionnant les boulangeries a déclaré aujourd’hui l’Association des boulangers et des pâtissiers dans un communiqué de presse.

Selon l’Association des boulangers et des pâtissiers, le blé se vend actuellement à un prix record oscillant entre 10 500 à 11 500 CZK la tonne, alors qu’il coûtait 5 500 CZK la tonne en mars dernier. De nombreux pays d’Asie et d’Afrique dépendent des importations de céréales en provenance de Russie et d’Ukraine, celle-ci dont la réputation est d’être le « grenier à blé » du continent européen. De nombreux artisans tchèques ont donc commencé à acheter des céréales dans d’autres pays, notamment en République tchèque même, en raison de l’interdiction des exportations en provenance de ces pays. La Hongrie a déjà réduit ses exportations de blé au cours des dernières semaines.

« Concrètement, la République tchèque est totalement autosuffisante en blé, matière première essentielle des pâtisseries tchèques, et exporte une part importante de sa production. Malheureusement, la situation actuelle, marquée par la guerre en Ukraine, a entraîné une augmentation du prix du blé de 100 % sur un an », a déclaré Bohumil Hlavatý, directeur de l’Union des boulangers et des pâtissiers.

En raison de l’augmentation des prix des matières premières, du carburant et de l’énergie, Bohumil Hlavatý note que les boulangeries ont vu leurs coûts augmenter de plus de 30 % ce mois de janvier par rapport à la même période l’an passé. Toutefois, l’augmentation des coûts n’a pas été entièrement répercutée sur les prix des fournisseurs des boulangeries. Le prix des petits pains type « rohlík » et du pain a augmenté de 10 à 15 %, tandis que les prix des pâtisseries fines ou sucrées ont augmenté de 10 à 20 %, indique Bohumil Hlavatý. L’Union des boulangers souligne depuis longtemps que les prix des produits de boulangerie en République tchèque font partie des plus bas de l’Union européenne.

Un kilo de pain au carvi s’élevait en moyenne à 56,40 CZK la semaine dernière, selon les données sur les prix à la consommation de l’Office tchèque des statistiques. Il a augmenté d’environ 1,50 CZK depuis le mois de janvier. Le prix d’un kilo de pain de blé blanc était en moyenne de 19,70 CZK la semaine dernière, soit une hausse d’environ une couronne par rapport à janvier 2022.