L’Université Charles encourage ses étudiants à devenir réservistes
Les écoles supérieures tchèques renforcent leur coopération avec l’Armée. A partir de la rentrée, la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles proposera à ses étudiants d’obtenir des crédits s’ils s’engagent au sein de la réserve opérationnelle.
Professionnelle depuis 2005, l’Armée tchèque compte actuellement près de 4 300 personnes dans la réserve active, prêtes à venir en aide aux forces armées en cas d’urgence, de guerre, de catastrophe naturelle ou de crise sanitaire. Leur nombre devrait être porté à 10 000 d’ici 2030. Au sein de l’Université Charles, la plus grande en Tchéquie, la Faculté des sciences sociales est la première à reconnaître officiellement, à partir de la nouvelle année académique, la période de formation d’un étudiant réserviste. D’une durée de sept jours au minimum, celle-ci est désormais considérée comme un stage crédité.
« Il est tout à fait normal que les jeunes fassent partie de la réserve active et contribuent à la défense de notre pays. Et il est tout aussi naturel que l’université, en tant qu’institution financée par des fonds publics, leur donne cette possibilité. Au vu de la situation actuelle, il est plutôt surprenant que ce soit une nouveauté en Tchéquie », a déclaré Jan Kofroň, de l’Institut d’études politiques de la Faculté des sciences sociales.
Certains de ses étudiants suivent des cursus spécialisés dans la sécurité et la défense. En reconnaissant leur formation de réserviste, la faculté souhaite favoriser leur contact direct avec le milieu militaire.
Mais tout étudiant de l’Université Charles pourra désormais faire valider sa formation de réserviste comme une option. Iva Bednářová du bureau de recrutement de l’Armée tchèque se réjouit de cette possibilité. Toutefois, selon elle, les écoles supérieures devraient reconnaître tous les types de service de réserve :
« Je pense que les étudiants peuvent avoir peur de ne pas réussir à la fois leurs études et la formation de soldat de la réserve opérationnelle. Cela demande quand même beaucoup de temps et d’efforts. Mais ils peuvent aussi s’engager d’une autre manière : en participant, par exemple, à un exercice militaire volontaire ponctuel ou en rejoignant la ‘prédestination volontaire’ qui est une toute nouvelle possibilité pour les citoyens qui souhaitent s’engager pour leur pays. »
Mis à part l’Université Charles, d’autres écoles supérieures civiles donnent encore aux étudiants la possibilité d’acquérir des compétences dans le domaine militaire. L’Université de Bohême du Sud, par exemple, qui siège à České Budějovice, propose un cursus spécialisé dans la protection de la population contre l’utilisation de matières chimiques dangereuses. Les diplômés trouvant souvent un emploi dans l’Armée, l’université reconnaît également, depuis un an, leur formation au sein de la réserve opérationnelle. Celle-ci est équivalente à un stage de douze semaines.
Par ailleurs, l’Université d'économie de Prague (VŠE) se dit également prête à soutenir les étudiants réservistes, sans pour autant intégrer la formation militaire dans ses programmes d’études. Selon sa porte-parole Věra Koukalová, l’université préfère traiter « d’éventuelles demandes individuelles » d’étudiants qui souhaiteraient remplir des missions occasionnelles en appui des effectifs professionnels de l’Armée.