L'uranium enrichi des réacteurs scolaires pourrait poser des problèmes
Dans la lutte contre le terrorisme international, la communauté internationale a décidé de ne rien négliger. Ainsi donc, dans la nuit de mardi, les alentours de la faculté du nucléaire, des Hautes études techniques tchèques, dans le quartier de Troja, à Prague, pouvait faire penser qu'une attaque terroriste venait d'y avoir lieu.
En effet, un commando des unités spéciales de la police, armé de mitraillettes, surveillait le chargement de trois conteneurs blindés dans un camion ne portant pas de numéro d'immatriculation. Ce camion prit ensuite la route de l'aréoport de Prague, sous bonne escorte, et son chargement fut transbordé dans un avion des forces spéciales russes. Destination Dimitrovgrad, une ville russe à la frontière avec le Kazakhstan. C'est ici que se trouve un entrepôt spécial pour les matières dangereuses, dont l'uranium enrichi qui est aussi utilisé par les réacteurs expérimentaux des écoles techniques. Les hautes études techniques tchèques utilisaient, jusqu'à maintenant, de l'uranium enrichi, concrètement l'izotope de l'uranium 235 pour son réacteur expérimental, VR-1 Vrabec (le moineau). D'après l'Office national pour la sécurité nucléaire des Etats-Unis, il suffirait de 25 kilogrammes de cette matière pour fabriquer une bombe atomique. Cet office affirme, en commun accord d'ailleurs avec l'Agence internationale pour la sécurité nucléaire, que les mouvements terroristes pourraient attaquer les écoles techniques qui possèdent des réacteurs nucléaires pour réunir cette quantité minimum et fabriquer de petites bombes atomiques. Un danger réel reconnu par la communauté internationale. Les Etats-Unis, en commun avec la Russie (donc les deux plus grandes puissances nucléaires) ont décidé de minimiser un tel danger pour l'humanité : le ministère américain de l'énergétique remplace gratuitement le combustible nucléaire des réacteurs scolaires par un combustible moins dangereux. Il ne contient plus que 20 % au plus de l'izotope enrichi d'uranium 235. Ce combustible est inutilisable pour la fabrication artisanale d'une bombe nucléaire. La Russie participe à ce programme en entreposant le combustible dangereux, les autres pays possédant des réacteurs nucléraires scolaires, dont la Tchéquie, en acceptant le remplacement du combustible. La faculté du nucléaire des Hautes études techniques tchèques recevra un nouveau combustible pour son petit réacteur expérimental, dans les quinze jours.