Magnesia Litera : avant la remise des prix...
L'association civique Litera, qui réunit critiques littéraires, éditeurs, bibliothécaires et traducteurs, décernera, le 22 avril prochain, pour la sixième fois consécutive, les prix Magnesia Litera aux meilleurs livres tchèques de l'année 2006.
L'une des plus connues, sans doute, et ceci pour plusieurs raisons. D'abord, son image médiatique est soigneusement cultivée par le jeune journaliste Pavel Mandys, qui co-dirige l'association Litera. Depuis plusieurs années, la cérémonie de remise des prix est retransmise en direct par la deuxième chaîne de la Télévision tchèque. Mais surtout, les auteurs retenus auparavant par le comité du Magnesia Litera sont passés pour de véritables révélations de la scène littéraire du pays. Ne citons que les noms de quelques-uns de ces romanciers qui ont accédé au palmarès des meilleures ventes, grâce à Magnesia Litera : Jan Balaban, la quarantaine passée, qui vit et écrit ses oeuvres existentielles dans la région industrielle d'Ostrava, Lucie Seifertova, écrivain et illustratrice qui enthousiasme petits et grands par ses livres ludiques sur l'histoire tchèque, Jan Novak, écrivain tchèque installé aux Etats-Unis qui a retracé, dans son roman, toute la saga de la famille Masin, ou encore Martin Smaus, prix de la découverte de l'année 2005 pour son roman sur les Tziganes slovaques qui tentent de trouver leur bonheur en République tchèque.
Cette année, un nombre record de 300 livres se disputeront les prix Magnesia Litera. Pour la première fois, une des catégories les plus prisées qui englobait jusqu'à présent tous les genres non romanesques sera divisée : la littérature scientifique pourra ainsi rivaliser avec des styles proches du journalisme, à savoir les Mémoires, les essais ou les entretiens. « La fiction est partout, à la télé, au cinéma, dans les magazines » : voilà comment le propriétaire de la principale chaîne de librairies en République tchèque, Jan Kanzelsberger, explique l'intérêt croissant des Tchèques pour la littérature scientifique. Il ajoute :
« Le goût de plus en plus prononcé des Tchèques pour la littérature disons plus sérieuse est un bon signe, je pense. Les gens ont tendance à lire moins de romans parce que la prose ne leur apporte souvent qu'une distraction. Bien sûr, quand il s'agit d'un excellent roman, les lecteurs sont tentés... Mais globalement, la littérature de vulgarisation scientifique vit un boom en ce moment, c'est incontestable. Les livres qui se vendent le mieux chez nous ? Toutes les encyclopédies, Universum ou L'Homme, ainsi que des livres d'art, la monographie de Léonard de Vinci, par exemple. Je pourrais citer des dizaines, peut-être des centaines de titres. »Reste à ajouter les noms des candidats, pour l'instant non officiels, aux prix Magnesia Litera 2006. On parle du dernier ouvrage de Vaclav Havel, « Avec concision, s'il vous plaît », ou encore des « Chansons corrigées », un livre hors du commun de Ludvik Vaculik. De même, les romanciers Petr Sabach, Kveta Legatova, Petra Hulova et, de nouveau, Jan Balaban seraient en lice. Les noms de tous les livres nominés, de prose, de poésie, pour enfants, ainsi que les meilleures traductions de l'année, seront annoncés début mars.