Manuel Valls à Prague : croissants et forum économique au menu

Manuel Valls, photo: Archives du gouvernemet

La deuxième et dernière journée de la visite officielle du Premier ministre français Manuel Valls à Prague a consacré la volonté de renforcer la coopération franco-tchèque, notamment en matière économique, avec la participation à un forum sur la question. Le chef du gouvernement a souligné que selon lui la République tchèque avait intérêt à rejoindre au plus vite la zone euro. Mais la journée avait commencé sur un ton plus symbolique, avec un petit-déjeuner commémorant le 26e anniversaire de la rencontre historique entre François Mitterrand et des dissidents tchécoslovaques à l’ambassade de France en décembre 1988.

Manuel Valls,  photo: Archives du gouvernemet
« Les entreprises françaises souhaitent investir davantage en République tchèque ». C’est avec ce message que Manuel Valls a achevé sa visite officielle à Prague, lors du Forum économique franco-tchèque, un des évènements clé de la journée, organisé au palais Czernin, siège du ministère tchèque des Affaires étrangères. A cette occasion, le Premier ministre français a évoqué la situation de ces sociétés françaises en République tchèque :

« La France est le cinquième investisseur dans votre pays et je m’en félicite. Mais je ne peux m’empêcher de penser que nous pouvons encore faire mieux. Investir en République tchèque, c’est marquer sa confiance dans la solidité de votre économie qui a renoué cette année avec une croissance soutenue. Et j’y vois la conséquence de la politique économique menée avec notamment un soutien à la consommation et aux investissements. »

Selon Manuel Valls, l’approfondissement des relations franco-tchèques devrait principalement passer par le secteur énergétique, comme la conférence de presse lundi des chefs de gouvernement des deux pays l’avait déjà laissé entendre.

Si près de 500 entreprises françaises sont implantées à l’heure actuelle en République tchèque, Manuel Valls a également voulu encourager les sociétés tchèques à venir investir en France. A ce propos, le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka a indiqué que ce sont essentiellement les petites et moyennes entreprises qui pourraient s’imposer sur le marché français et ce dans différents domaines :

Manuel Valls et Bohuslav Sobotka,  photo: Archives du gouvernemet
« Cela est valable pour les secteurs touchant à la construction mécanique au sein des branches à haute difficulté technologique, aux équipements et technologies pour la protection de l’environnement, ou aussi aux sous-traitants de l’industrie du transport, de l’industrie aéronautique et spatiale et aux produits innovants high-tech des secteurs clés de l’économie tchèque. »

Selon le correspondant du Monde en République tchèque, Fabrice Martin-Plichta, « les questions commerciales sont aujourd’hui la priorité du gouvernement français », qui entend favoriser les exportations et les investissements étrangers dans le pays. La journée de mardi avait débuté à l’ambassade de France à Prague avec un petit-déjeuner officiel commémorant le 26e anniversaire depuis la rencontre entre le président français François Mitterrand et huit dissidents tchécoslovaques, dont Václav Havel. Le petit-déjeuner du 9 décembre 1988, qui constituait alors la première rencontre officielle entre un chef d’Etat et des opposants au régime communiste, a été perçu comme un signe fort de soutien à la dissidence tchèque. Vingt-six ans plus tard, le Premier ministre français Manuel Valls et son homologue tchèque Bohuslav Sobotka ont reproduit cet événement au palais Bucquoy, en présence de deux anciens dissidents, Petr Uhl et Karel Srp. Ce dernier s’est souvenu des paroles d’accueil du président français à l’ambassade de France en 1988 :

« François Mitterrand nous a dit : ‘J’accueille ici les représentants de l’époque ancienne, et j’espère aussi les représentants de l’époque nouvelle’. »

Aussi Manuel Valls a approuvé la proposition de Karel Srp de réaliser l’année prochaine à Prague un buste en l’honneur de François Mitterrand. Il devrait être l’œuvre de l’association Jazzová sekce, dont l’ancien dissident est le directeur.