The Matadors et leur cœur de rocker en pleine décennie 1960
« C’était un groupe de Prague qui s’appelait The Matadors. A un moment donné, c’était le groupe le plus important de Prague. A l’époque, entre 1966 et 1968, c’était le meilleur groupe de Prague et tchécoslovaque, » ni plus, ni moins. C’est ce que déclarait au micro d’Anne-Claire Veluire une personnalité significative de la scène musicale en Tchéquie et en France répondant au nom de Jiří Smetana. On peut le croire sur parole à propos des Matadors, une formation qui a incontestablement influencé le rock made in Czechoslovakia, et qu’à ce titre nous allons découvrir dans ce dimanche musical inédit.
Parmi les membres qui ont un jour composé cette formation et déclenché ces scènes de frénésie extatique, on trouve des noms qui raisonneront longtemps à l’oreille des amateurs de rock. Il y a eu Radim Hladík et le déjà cité Vladimír Mišík, des guitaristes reconnus qui feront plus tard florès avec le groupe Blue Effect. C’est ce que raconte d’ailleurs très bien Jiří Smetana quand il évoque les dernières heures des Matadors, à l’été 1968, peu avant l’écrasement du Printemps de Prague par les troupes du pacte de Varsovie :
« Les Matadors se sont arrêtés parce qu'une partie des Matadors est partie en Allemagne. Ils ont joué dans la comédie musicale Hair. Et ils sont restés là-bas, ont fondé leur propre groupe et se sont fondus dans le rock allemand. L'autre partie qui est restée ici a formé un groupe qui s'appelait Blue Effect. Après ils ont été obligés de changer leur nom parce que les noms en anglais étaient interdits et ils se sont donc appelés Modrý Efekt. »Pour en revenir aux Matadors, leur histoire connaît un épilogue puisqu’ils se sont reformés en 1991 et ont depuis donné quelques rares concerts dans une euphorie moins prononcée.