Mauvaise récolte de fruits en prévision, en raison des gelées tardives
La récolte 2016 de fruits devrait accuser le coup, avec une baisse estimée de 28%, en raison des gelées tardives à la fin du mois d'avril. Les pertes sont estimées à au moins 400 millions de couronnes selon les fruiticulteurs tchèques. Selon les premières estimations, à la mi-juin, la récolte de cette année s'élevait à 134 988 tonnes de fruits, contre 188 462 tonnes l'an dernier.
« Les prix en République tchèque sont essentiellement touchés par le marché européen. Si les prix augmentent, ce n'est pas en raison d'une plus faible récolte en République tchèque, mais à cause de la situation dans d'autres pays, » explique ainsi Martin Ludvík.
C'est la région de Moravie du Sud qui a été le plus gravement touchée par le gel à la fin avril. « La dernière semaine d'avril, on a enregistré de -2 à -5 °C pendant six nuits d'affilée, voire, même encore plus froid en certains endroits, » précise encore Martin Ludvík. Ce sont donc en grande majorité des exploitations de cette région qui ressentiront le plus manque à gagner cette année. « Certaines entreprises pourraient voir d'ailleurs leur existence menacée, » déplore Martin Ludvík qui rappelle qu'il n'existe aucunes assurances commerciales contre les intempéries de type gelées, au contraire des averses de grêles par exemple.
C'est la récolte des abricots qui devrait être le plus sévèrement touchée, avec une baisse estimée de 68% (soit à peine 709 tonnes). La récolte de pêches également devrait accuser une perte de 67% pour atteindre 421 tonnes.
La récolte de pommes, le fruit le plus répandu sur le marché tchèque, affiche pour sa part une baisse de 27% (environ 113 000 tonnes), et celle de prunes ou cerises aigres devrait également voir sa part baisser notablement.
Comme l'écrivait récemment Radio Prague, 2016 sera aussi une mauvaise année pour les fraises avec une baisse de 30% (2 300 tonnes) par rapport à l'an passé. En cause, en-dehors des gelées, les diverses intempéries de type orages violents et grêle qui ont frappé le pays avec l'arrivée des beaux jours.
Selon l'Union des fruiticulteurs tchèques, cette branche de l'agriculture n'est pas rentable depuis plusieurs années. A côté de la chute des prix après la mise en place de l'embargo russe en 2014, les exploitants de fruits ont également été affectés par de faibles récoltes entre 2010 et 2012. Beaucoup de fermiers ont dû mettre la clé sous la porte ces dernières années, ou réduire leur exploitation.
En 2014, le total de la surface exploitée pour la fruiticulture a baissé de 14%. Aujourd'hui, il existe plus de 15 000 hectares de vergers en République tchèque.