Max Brod, celui qui a sauvé l’œuvre de Franz Kafka
Ce grand nom de la littérature pragoise juive de langue allemande est né il y a 140 ans. C’était une personnalité qui avait beaucoup de cordes à son arc, mais le monde entier le connaît surtout comme celui qui a sauvé l'œuvre de Franz Kafka.
Max Brod naît le 27 mai 1884 dans une maison on ne peut plus banale de la rue Haštalská, dans la Vieille-Ville de Prague. Max Brod père est un fonctionnaire de langue allemande. Après le lycée, Max Brod fils fait des études de droit avant de travailler comme employé de l’administration postale, financière et judiciaire. De 1929 à 1939, il est critique théâtral et musical dans le journal pragois de langue allemande, le Prager Tagblatt. Par ailleurs, il préside le Conseil national juif de Tchécoslovaquie.
Sans Brod, Kafka ne serait qu’un illustre inconnu
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L’amitié de Max Brod et de Franz Kafka, qui a duré jusqu’à la mort de ce dernier, est née du temps de leurs études. Grâce à Max Brod, les romans de Franz Kafka ont été sauvés et publiés, et ce malgré que son ami lui ait, de son vivant, expressément demandé de brûler ses manuscrits. Par ailleurs, Max Brod a rédigé plusieurs études sur Kafka, et il était l’éditeur de ses œuvres.
Une personnalité touche-à-tout de la scène culturelle
Max Brod était un intellectuel aux multiples talents. Il a notamment écrit Schloss Nornepygge (« Le château de Nornepygge »), Tychona Brahe cesta k Bohu (« L’Astronome qui trouva Dieu ») et Boj za pravdu (« Le Combat pour la vérité »). Par ailleurs, il était traducteur du tchèque, du latin, de l’hébreu et du français, mais également compositeur. Grâce à son activité de scientifique, de collectionneur et d’éditeur, les lecteurs du monde entier ont également découvert les œuvres de Franz Werfel, Jaroslav Hašek et Leoš Janáček. En effet, il a contribué à ce que les Aventures du brave soldat Švejk soient mises en scène en Allemagne ; de plus, il a traduit en allemand les livrets de presque tous les opéras de Janáček, et a également rédigé la toute première monographie sur celui-ci.
En mars 1939, face à la menace de l’Holocauste, il quitte la Tchécoslovaquie par le tout dernier train avec sa femme Elsa. Il s’installe ensuite en Palestine, où il travaille comme dramaturge au théâtre Habima de Tel Aviv. Il meurt le 20 décembre 1968 à Tel Aviv, à l’âge de 84 ans.