Miguel Martinez, champion olympique de VTT, trois fois vainqueur des « Marches pragoises »
La descente des 189 marches de l'escalier abrupt qui mène au Château, la montée à 20 % du monticule de Jansky, puis celle à 12 % de moyenne de la rue pavée Nerudova et enfin l'arrivée royale jugée sur la place de Hradcanska, devant l'entrée du Château de Prague, monument qui domine par sa splendeur toute la capitale: tels sont les ingrédients qui font la magie du parcours de folie tracé par les organisateurs du critérium de vélo tout terrain baptisé « Les marches pragoises ».
Ce parcours, long de 1 200 mètres avec un dénivelé de 57 mètres, le Français Miguel Martinez le connaît par coeur. Vainqueur de l'épreuve à trois reprises, en 2000, 2001 et 2004, le champion olympique de la discipline en 2000 à Sydney faisait donc logiquement une nouvelle fois figure de grand favori au départ de la 12e édition disputée mercredi soir. Mais devant plus de 7 000 spectateurs massés derrière les ballustrades tout le long du parcours, Miguel Martinez n'a jamais été en mesure de défendre son titre ni de faire le spectacle. C'est tout d'abord le Suisse Ralf Naef qui s'échappait dès le premier tour. Mais après avoir pris une confortable avance qui semblait pouvoir lui suffire jusqu'à l'arrivée, le champion d'Europe 2003 était rattrapé par la malchance. Victime d'une crevaison, il était contraint de changer la roue arrière de son vélo, se voyant ainsi rattraper par le groupe de poursuivants duquel s'extrayait rapidement l'Espagnol José Antonio Hermida. Après une heure de course éprouvante, quatorze tours de parcours, et une impressionnante démonstration de force et de puissance, le vice-champion olympique d'Athènes s'imposait avec 1'42'' sur ses deux premiers poursuivants tchèques. Quant à Miguel Martinez, s'il a bien franchi la ligne d'arrivée en même temps que le vainqueur, il avait toutefois dû auparavant concéder un tour de parcours à Hermida. Une dure réalité qui ne l'a toutefois pas empêché de rester très souriant et disponible au pied du podium pour expliquer les raisons de sa défaillance du jour :
-Miguel, vous avez remporté trois fois cette course des « Marches pragoises », mais cette fois, vous avez terminéloin du vainqueur, à un tour. Que vous a-t-il manqué pour vous mêler à la bagarre pour la victoire ?
« Depuis une semaine, je suis très malade. Je suis quand même venu pour gagner, mais avec cette maladie, j'ai le sang qui est très fluide. Du coup, pendant les deux - trois premiers tours, j'ai beaucoup saigné du nez. Et puis comme ça allait très vite, j'avais la tête qui tournait. J'ai donc été obligé de ralentir, de me soigner à l'infirmerie et j'ai perdu un tour. Après, à la mi-course, je n'ai pas eu de chance de nouveau, j'ai eu un problème avec ma fourche qui s'est bloquée. Dans la descente, j'avais très mal aux bras et j'étais obligé de prendre beaucoup de risques. Bref, c'est vraiment un très mauvais jour aujourd'hui. Dans les trois - quatre derniers tours, j'ai quand même réussi à suivre Hermida qui m'avait rattrapé. Après, je me suis bien senti, mais il était déjà trop tard. »
-Etant donné qu'il ne s'agissait que d'un critérium, s'agit-il pour vous d'une grande déception ?« Oui. C'est toujours une déception de ne pas gagner. En plus, j'aime beaucoup l'emporter à Prague, il y a toujours beaucoup de public et plein de choses qui font que c'est particulier ici. Mais bon, je reviendrai, j'ai encore quelques années devant moi. Je crois que je termine huitième et le principal... ouaih, j'ai pas gagné (rires) ! »
-Le vainqueur José Antonio Hermida était-il intouchable ?
« Oui, oui, il l'était. Il a terminé deuxième de la Coupe du monde et c'est clair qu'en ce moment, il est très en forme. Il faut avouer que même sans les ennuis que j'ai eus, il aurait été très difficile de rivaliser avec lui aujourd'hui. »