Milos Zeman sort de l'ombre

Milos Zeman, photo: CTK

L'ex-Premier ministre et candidat malheureux aux présidentielles, Milos Zeman, se déclare prêt à revenir sur le devant de la scène politique.

Milos Zeman,  photo: CTK
La grande apparition publique de Milos Zeman lors d'un meeting à Most organisé par l'un de ses fidèles, le député Josef Hojdar, ne laisse plus planer l'ombre d'un doute sur ses intentions. Depuis qu'il a quitté le cabinet et le poste de chef du parti social-démocrate, au printemps 2002, pour se réfugier à la campagne, Milos Zeman affirmait ne plus vouloir s'impliquer dans la politique, sauf au cas où... En effet, selon Petr Smutny, chef du groupe des sénateurs sociaux-démocrates, Milos Zeman se plaît à l'idée d'être un sauveur. Il en avait déjà été ainsi lors des présidentielles de février 2002: Milos Zeman s'était alors "sacrifié", selon ses propres dires, en acceptant de se présenter au deuxième tour, après l'échec du candidat social-démocrate au premier tour. Or un échec l'attendait, lui-aussi, certains députés de son parti ne l'ayant alors pas appuyé. Depuis, Milos Zeman a limité la communication avec son parti à des messages et aux bons conseils adressés par voie de presse à son successeur, Vladimir Spidla.

Le meeting de ce dimanche était donc la première grande sortie de l'ombre de Milos Zeman. Devant environ 500 sociaux-démocrates, Zeman a accusé Spidla de ne pas respecter le programme électoral et de menacer l'existence même de la social-démocratie. "Dans chaque parti et dans chaque pays, la dératisation est parfois nécessaire," a-t-il déclaré. Pour la première fois, il a laissé ouvertement entendre son implication dans la préparation aux changements à la tête du cabinet et du parti social-démocrate. "On y va ensemble", a-t-il répondu à l'appel des députés rebelles. Son come-back, Milos Zeman le conditionne par la convocation d'un congrès extraordinaire d'ici à trois mois, la mise à l'écart de Vladimir Spidla de la direction du parti, la résiliation du traité de coalition et par la composition d'un cabinet social-démocrate minoritaire.

A en juger d'après les réactions que son intervention a suscitées au sein de la social-démocratie, la volonté de convoquer un congrès extraordinaire n'est pas grande. Quant au Premier ministre, Vladimir Spidla, il n'a pas souhaité répondre aux propos de Zeman. Selon le vice-Premier ministre et vice-président du parti, Stanislav Gross, Milos Zeman ne se serait pas aperçu que la situation avait changé et que des débats de ce genre ne sont pas à l'ordre du jour.