Mirek Topolanek repart à zéro, avec son gouvernement de centre-droit validé par les députés

Photo: CTK

L'impossible est devenu réalité... Privée de gouvernement viable depuis les législatives de juin 2006, qui ont laissé le Parlement sans majorité claire, la République tchèque est enfin arrivée au bout de la crise politique : vendredi dernier, la coalition de centre-droit, dirigée par le libéral Mirek Topolanek (ODS) a gagné la confiance de la Chambre des députés. Absents lors du vote crucial, deux anciens membres du groupe social-démocrate ont assuré au bloc tripartite de la coalition une majorité fragile de 100 voix sur les 198 députés présents.

Photo: CTK
Chargé à deux reprises par le président Vaclav Klaus de la formation d'un gouvernement, le chef du Parti civique démocrate Mirek Topolanek a su transformer son deuxième essai. Son cabinet, formé par l'ODS, le parti chrétien-démocrate et le Parti des Verts, compte 17 membres, dont 4 femmes ministres - le nombre le plus élevé de tous les gouvernements post-communistes. A noter quelques changements aux postes-clé : Alexandr Vondra, l'actuel ministre chargé des Affaires européennes et ancien chef de la diplomatie dans le gouvernement provisoire, a été remplacé à ce poste par Karel Schwarzenberg, aristocrate proche de Vaclav Havel, dont la candidature fut contestée par le chef de l'Etat. La chrétienne-démocrate Vlasta Parkanova est la première femme dans l'histoire du pays à diriger la Défense. Enfin, l'ODS a eu beaucoup de mal à céder le portefeuille des Finances à Miroslav Kalousek, l'ex-président du parti chrétien-démocrate.

Mirek Topolanek,  photo: CTK
Soulagé, Mirek Topolanek ne l'est pas vraiment : pour pouvoir mettre en place les réformes envisagées, son cabinet devra chercher le soutien de l'opposition socialiste qui avait gouverné le pays depuis 1998. Son chef, le social-démocrate Jiri Paroubek (qui aspire par ailleurs à la présidence de la Chambre des députés), est prêt à appuyer le gouvernement en ce qui concerne la réforme des retraites, la régulation de la circulation des camions, les mesures anti-corruption ou encore la loi sur l'élection du président au suffrage universel.
Jiri Paroubek,  photo: CTK
Mais ce soutien hypothétique ne l'a pas empêché d'étiqueter ce gouvernement « d'antipopulaire », en pointant du doigt certains projets qui, selon lui, feront baisser le niveau de vie des citoyens. Jiri Paroubek :

« L'abolition planifiée de la loi sur les hôpitaux publics, par exemple, donnera le feu vert à la privatisation des hôpitaux régionaux et compliquera l'accès aux soins médicaux. »

Enfin, le président Vaclav Klaus estime que l'existence de ce nouveau gouvernement tripartite « ouvre la voie à des élections anticipées ». A en croire le récent sondage de la société Meridian, presque la moitié des Tchèques seraient favorables à cette éventualité. La capacité du gouvernement « bleu-noir-vert » à imposer son programme libéral se révèlera d'ici l'automne, où aura lieu un autre vote crucial au Parlement, celui du budget de l'Etat pour l'année 2008.