A deux mois de la présidence tchèque de l’UE, des agitations sur la scène politique du pays
« C’est un succès mémorable et un grand engagement ». C’est par ces paroles que Jiří Paroubek, leader de la principale formation de l’opposition (CSSD) a commenté les résultats du deuxième tour des élections sénatoriales partielles qui ont couronné son triomphe aux élections régionales : 22 des 26 nouveaux sénateurs défendront désormais les couleurs de la social-démocratie à la Chambre haute, après que « l’orange » ait également remporté la victoire, la semaine écoulée, dans les 13 régions en lice.
Les « rebelles » au sein de l’ODS, parmi lesquels on compte le maire de Prague Pavel Bém, ont un appui de taille en la personne du président Vaclav Klaus dont l’animosité envers Mirek Topolánek est de notoriété publique. Reprenant assez paradoxalement le discours de Jiří Paroubek pour qui les régionales précédentes avaient été « un référendum sur le gouvernement de coalition », il a déclaré dans un entretien télévisé que ces élections étaient un « plébiscite sur Mirek Topolánek ». Et d’ajouter :
« Le problème, ce sont les réformes que ce gouvernement essaie de mettre sur pied. Il y a différentes réformes, plutôt molles, certaines réussies, d’autre pas, mais aucune réforme avec un R majuscule ».
Pour l’opposition, ce sont par contre les réformes réalisées par le cabinet Topolánek et leurs retombées sur la population qui ont apporté le succès au Parti social-démocrate. Ce dernier considère d’ailleurs que l’organisation d’élections anticipées, idéalement en parallèle aux élections européennes, serait la meilleure solution à la situation actuelle.
La presse de ce lundi développe d’autres scénarios possibles de l’évolution dans le pays, les situant dans la perspective de la prochaine présidence tchèque de l’UE, au cours du premier semestre 2009. Et de s’interroger, qui sera le principal acteur sur l’échiquier politique : un cabinet fort ou un président de la République connu pour ses approches « eurosceptiques » ?