Montant plafond, aides financières et « culture du caleçon en hiver » : comment faire face à la hausse du prix des énergies

La hausse radicale du prix de l’électricité et du gaz va obliger bon nombre de ménages tchèques à revoir à la hausse le poste destiné aux dépenses en énergie de leur budget.

Afin de protéger les ménages actuellement en difficulté, le ministère tchèque de l’Industrie et du Commerce va annoncer mardi 2 novembre, après consultation avec l’Autorité tchèque de régulation de l’énergie (ERÚ), un montant plafond pour les provisions des contrats d’énergie des clients bénéficiant des services d’un fournisseur de dernier recours (dodavatele poslední instance ou DPI).

D’après les calculs réalisés par l’analyste Jan Klusáček, de l’initiative Za bydlení, qui se base sur l’augmentation des prix de 30 % annoncée par le groupe d’électricité tchèque ČEZ, quelque 285 000 ménages tchèques supplémentaires pourraient à l’avenir prétendre à une aide au logement.

D’après la ministre tchèque du Travail et des Affaires sociales Jana Maláčová (ČSSD), l’agence pour l’emploi est prête à faire face à une augmentation de ces aides, dont le coût supplémentaire pourrait atteindre près de six milliards de couronnes (plus de 200 millions d’euros) si ne serait-ce qu’une partie des ménages concernés en faisait la demande. Le ministère devrait par ailleurs présenter la semaine prochaine une solution d’aide complexe destinée aux ménages menacés par la hausse des prix des énergies.

Les mesures gouvernementales citées ci-dessus ont un effet sur le court terme ; cependant, l’an prochain, « il ne sera plus possible d’ignorer la hausse des prix de l’électricité et du gaz », explique le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce Karel Havlíček (ANO). Il explique que pour y faire face sur le moyen terme, les mesures envisagées par le ministère sont la baisse ou l’annulation de la TVA ainsi que la suppression des taxes pour les sources d’énergie renouvelables.

Cependant, selon Michal Staša, du cabinet de consultants SEVEn, seules des mesures agissant sur le long terme apporteront des changements notables. Il cite en exemple les sources d’énergie douces ou encore la rénovation des systèmes de chauffage ou des fenêtres. Malheureusement, ces mesures restent souvent inaccessibles pour les ménages modestes, même si des subventions existent.

Par ailleurs, continue Michal Staša, « en République tchèque, il y a toujours une ‘culture du caleçon en hiver’ », à savoir que les Tchèques ont l’habitude de chauffer leur logements à une température suffisamment élevée pour ne pas avoir à y porter un pull, même au plus fort de l’hiver. Selon lui, augmenter la température d’un appartement d’un degré peut se traduire par une hausse du budget chauffage de 6 %, ce qui peut se comptabiliser à plusieurs milliers de couronnes. La hausse du prix des énergies pourrait donc faire comprendre aux Tchèques qu’enfiler une paire de chaussettes et baisser le thermostat du radiateur d’un cran est un premier pas logique pour la réduction des dépenses en énergie.