Négociations en cours, en vue de la répartition des postes ministériels

Bohuslav Sobotka, Andrej Babiš, Pavel Bělobrádek, photo: CTK

Les présidents des trois partis appelés à former la coalition gouvernementale se sont réunis lundi pour la première fois afin de négocier la répartition des différents ministères. Dix-sept portefeuilles, soit deux de plus que dans le précédent gouvernement de Petr Nečas, devraient être distribués : huit pour les sociaux-démocrates (ČSSD) vainqueurs des élections, sept pour le mouvement ANO et deux pour les chrétiens-démocrates (KDU-ČSL). Néanmoins, aucun accord n’a encore été trouvé.

Bohuslav Sobotka,  Andrej Babiš,  Pavel Bělobrádek,  photo: CTK
La première phase pour la formation d’un nouveau gouvernement a désormais abouti : l’accord de coalition est progressivement entériné par les comités exécutifs des trois partis, d’abord par le ČSSD samedi, suivi du KDU-ČSL dimanche. La commission parlementaire du mouvement ANO (Action des citoyens mécontents) ayant elle aussi donné son feu vert lundi, il n’appartient plus qu’au comité exécutif, qui devait se réunir ce mardi, de se prononcer. L’heure est donc désormais aux négociations pour la répartition des postes ministériels. Selon Bohuslav Sobotka, président du ČSSD et probable futur Premier ministre, les négociations devraient durer plusieurs jours :

« D’ici la fin de la semaine, je voudrais avoir un résultat concret, afin que l’on puisse commencer à discuter au sein de la social-démocratie des candidats pour remplir les différentes fonctions ministérielles. »

Les ministères de l’Agriculture, de la Défense ou des Affaires étrangères restent pour l’heure les principaux objets de désaccord. L’obtention du ministère de l’Agriculture est une priorité pour les chrétiens-démocrates qui, par ailleurs, souhaitent obtenir non pas deux, mais trois ministères. Et ce ne sera pas le ministère de la Santé, poliment mais fermement refusé. Président du KDU-ČSL, Pavel Bělobrádek explique pourquoi :

« Je crois que ce sont justement les sociaux-démocrates qui devraient s’occuper de ce ministère, puisqu’ils ont construit quatre de leurs campagnes électorales sur la santé publique. »

Jaroslav Faltýnek,  photo: CTK
Fort de l’obtention du plus grand nombre de suffrages lors des élections législatives, Andrej Babiš, le président d’ANO, semble avoir les mains libres, dans la mesure où les députés de son mouvement n’ont émis aucune revendication spéciale quant aux ministères. A une exception cependant : le ministère des Finances est fortement revendiqué par le mouvement ANO. A ce sujet, le président de la commission parlementaire ANO, Jaroslav Faltýnek, a précisé :

« Ce ministère distribue l’argent aux autres ministères. C’est ce qui est prioritaire pour nous. Mais pour ce qui est des autres portefeuilles, c’est un débat qui doit intervenir entre les présidents des partis. »

La Confédération tchéco-morave des syndicats s’est également manifestée afin de faire part de sa satisfaction à l’égard de l’accord de coalition. Celui-ci a pour objectif, entre autres, de résoudre la difficile réforme de la retraite. Quant au président de la République, Miloš Zeman, il a répété, lundi soir, quelle serait son attitude dans les prochains jours concernant la mise en place du gouvernement :

Miloš Zeman,  photo: CTK
« Initialement, j’avais déclaré que je rencontrerais les présidents des trois partis politiques pour vérifier si le Premier ministre que j’aurais nommé dispose bien de la majorité à la Chambre des députés. Etant donné qu’il est question actuellement de la répartition des ministères et qu’il n’y a pas encore eu d’accord, il est logique que ma réunion avec les trois présidents des partis intervienne ensuite. »

Les entretiens entre les présidents des trois partis devraient se poursuivre ce mercredi. Bohuslav Sobotka rencontrera également de nouveau le président Zeman, ce jeudi, pour lui remettre, peut-être, une première proposition concrète de la composition de son gouvernement.