Neuf Normands traversent la « nouvelle Europe » à vélo pour aider les enfants de Tchernobyl

Photo: www.raid-normandie-monde.com

Traverser huit pays d'Europe et parcourir 3500 kilomètres à vélo depuis la Slovénie jusqu'en Biélorussie : tel est le défi que relèvent actuellement neuf jeunes cyclistes normands afin de venir en aide aux enfants victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Partie le 10 septembre de Ljubljana, et après s'être arrêtée à Budapest et Bratislava, l'équipe française a fait étape à Prague en ce milieu de semaine. A l'origine de ce projet d'entraide baptisé « Tous ensemble », Lionel Groult, un aventurier de l'extrême qui, sur son vélo, a déjà parcouru 75 000 kilomètres dans plus de cent pays. Et avant d'effectuer une boucle sur la place Venceslas et de reprendre une route qui, via la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, mènera son équipe jusqu'à Minsk, il a détaillé les différents objectifs de ce raid à travers ce qu'il appelle « l'Europe nouvelle » :

« C'est un projet qui comporte quatre défis. Le premier est bien évidemment sportif. Personnellement, je fais 200 à 250 kilomètres par jour pendant les 19 étapes dans les sept « nouveaux » pays européens jusqu'en Biélorussie. Les jeunes qui m'accompagnent ne font du vélo que depuis six mois et eux roulent donc avec moi pendant les soixante à soixante-dix premiers kilomètres. Mais au-delà de cela, il y a toute une mécanique, puisqu'il y a également un défi communication. Tous les jours, en effet, ils racontent notre vie de groupe et vont réaliser une interview dans une école, un collège ou avec des gens de différents horizons. Ensuite, tous ces articles et reportages sont disponibles sur notre site Internet ( www.raid-normandie-monde.com ) pour qu'on puisse faire vivre notre projet et faire suivre notre raid à vingt-deux établissements scolaires en Normandie. Le troisième défi, c'est la formation professionnelle. Tous ces jeunes-là suivent une formation en communication, en tourisme, en mécanique, en cuisine, etc. Pendant cette formation, ils vont passer différents examens afin d'obtenir des diplômes et il n'y a donc rien de mieux pour eux que de profiter pendant un mois d'un stage directement au coeur de l'événement. Et le quatrième défi, qui est quand même le plus important, est celui de pouvoir aider les enfants qui ont été contaminés par Tchernobyl. »

-Comment avez-vous sélectionné les jeunes qui composent votre équipe ?

« J'ai fait un appel à la presse. Il y a eu 580 candidatures et vingt d'entre-elles ont été retenues sur le seul critère de donner le meilleur de soi-même pour les autres. Finalement, sur ces vingt, il y en a neuf qui ont été choisis. »

Secrétaire de l'association Paletot, François Verly fait partie de l'équipe. Il nous explique comment le projet a vu le jour:

« Notre association est née il y a un peu plus d'un an suite à un voyage professionnel au Belarus que j'ai effectué en tant que journaliste pour France 3 Normandie. Durant notre séjour, nous avons été amenés à visiter un orphelinat à Retchytsa (dans le sud-est du pays), à une grosse centaine de kilomètres de Tchernobyl. Nous avons alors été sensibilisés au problème et aux conséquences sanitaires de la catastrophe et son ampleur. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a 500 000 enfants au Belarus qui sont touchés directement ou indirectement et qui ont leur défense immunitaire totalement affaiblie du fait de la nourriture contaminée qu'ils ingèrent. Le but de ce raid est donc de témoigner à travers les conférences de presse et les gens que l'on rencontre. Et puis, je n'ai qu'une envie : arriver à Minsk début octobre, nous rendre à l'institut auquel sont destinés nos dons. Nous avons récolté 22 000 euros grâce à la solidarité et à la générosité des Normands. Nous allons ainsi pouvoir financer des cures à base de pectine de pomme qui a la caractéristique de fixer les métaux lourds dans l'organisme, de les absorber et de diminuer la contamination de 50 à 80 %. L'argent permet aussi de diagnostiquer, c'est-à-dire se rendre dans les villages du pays avec des fauteuils spectrométriques qui mesurent le taux de becquerel par kilo. Enfin, l'argent permet de faire de l'information. »

Un plus long reportage sera diffusé sur le projet « Tous ensemble » dans la prochaine rubrique sportive, lundi.