Heureuse fin d'un voyage à Cuba
Les deux Tchèques, qui ont passé 25 jours en prison, à Cuba, sont devenus, un peu, des héros, à leur retour en Tchéquie. Un sujet présenté par Alain Slivinsky.
Le député Ivan Pilip et son ami Jan Bubenik ont été reçus par le président de la République, Vaclav Havel. Le chef de l'Etat les a surtout félicités d'avoir eu le courage de défendre la démocratie. En tant qu'ancien dissident, sous le régime communiste tchécoslovaque, Vaclav Havel, sait ce qu'est le soutien matériel ou même tout simplement moral. En effet, les deux Tchèques ont déclaré qu'ils s'étaient rendus à Cuba aux frais de l'organisation non-gouvernementale américaine, Freedom House. C'est, d'ailleurs, pour cela que les autorités cubaines les ont accusés d'espionnage au profit des Etats-Unis, et les ont emprisonnés. Ivan Pilip affirme qu'il ne pouvait être question d'espionnage. Les deux Tchèques ont seulement rencontré des dissidents et leur ont apporté une aide matérielle et surtout morale. Ivan Pilip a encore déclaré que ce n'était pas son premier voyage à Cuba. Il y a deux ans, il s'y était aussi rendu, et avait rencontré un grand nombre d'opposants au régime de Fidel Castro.
Selon Pilip, leur arrestation et leur détention pourraient nuire aux activités d'organisations qui, comme Freedom House, aident les dissidents cubains. L'organisation tchèque, L'homme en détresse, pense continuer dans ses activités et, d'après Tomas Pojar, membre de cette organisation, le plus important est le soutien moral. Tout s'est donc bien terminé pour Ivan Pilip et Jan Bubenik. D'un autre côté, comme le titre le quotidien Mlada fronta Dnes, l'affaire cubaine pourrait bien avoir des retombées sur la scène politique tchèque. Petr Pithart, président du Sénat, n'a pas hésité et s'est rendu à La Havane pour tenter d'obtenir la libération des deux Tchèques. Il a conversé avec Fidel Castro, pendant six heures, sans arriver à le convaicre. Le président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus, allait qualifier le résultat de sa mission de nulle. Il s'est excusé, auprès de Petr Pithart, reconnaissant que le voyage de ce dernier à Cuba, a certainement contribué à la libération de Pilip et Bubenik.
Les observateurs constatent que le président du Sénat devient de plus en plus populaire. Il aurait de grandes chances de remporter les présidentielles. Petr Pithart, en effet, devient pour une grande partie de l'opinion publique, un grand sage. Alors pourquoi ne succéderait-il pas à un autre sage, Vaclav Havel ?