Début d'un procès contre l'ancien Premier ministre
L'ancien Premier ministre de la Tchécoslovaquie communiste, Lubomir Strougal, se retrouve sur le banc des accusés. Vaclav Richter.
Il y a quelque temps encore, les procès contre les anciens responsables du régime communiste en Tchécoslovaquie étaient plutôt rares. Aujourd'hui, les choses commencent à bouger. Lubomir Strougal a été ministre de l'Intérieur entre les années 1961 et 1965. Au début de la période de la normalisation, après l'occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, Lubomir Strougal est devenu Premier ministre et allait occuper ce poste jusqu'à l'an 1988. Après la chute du communisme, il a échappé à plusieurs accusations. On le soupçonnait d'être responsable de l'armement des milices communistes et d'avoir occulté des informations sur les conséquences dangereuses de la catastrophe de Tchernobyl. Cette fois-ci, cependant, la justice l'a pris de court. On lui reproche d'avoir bloqué un document décisif dans l'affaire de trois membres de la STB, la fameuse police politique communiste, soupçonnés de meurtre. Grâce à l'intervention de Lubomir Strougal, les trois hommes auraient échappé à la justice. L'affaire Strougal s'insère dans la tendance générale de sévir avec plus de rigueur contre les personnes qui se seraient livrées à des activités criminelles sous le communisme et dont les crimes étaient souvent considérés comme proscrits. Parfois, on renonçait à juger ces vieillards à la santé défaillante. L'affaire Malloth en Allemagne a démontré cependant que la vieillesse et la maladie ne peuvent plus être un argument pour que les organes de la justice renoncent aux poursuites judiciaires. Ainsi non seulement Lubomir Strougal, qui est encore relativement bien portant, mais aussi l'ancien enquêteur de la STB, Alois Grebenicek, doit comparaître devant un tribunal. Le procès de Alois Grebenicek commencera en janvier prochain et, vu l'état de santé de l'accusé, les débats auront lieu dans un hôpital.