S'engager dans la Légion étrangère n'est plus un délit
Pour la première fois dans l'histoire de la jurisprudence tchèque, le tribunal vient d'acquitter un homme qui a avoué s'être engagé dans la Légion étrangère en France. Par cet aveu, ce jeune homme a risqué une peine privative de liberté allant de trois à huit ans. Depuis 1995, en effet, les tribunaux tchèques ont condamné dix personnes accusées d'avoir servi dans une armée étrangère. Astrid Hofmanova.
Acquitté... ce verdict du tribunal régional de Brno marque un tournant, car il ne considère plus l'engagement dans la Légion étrangère comme un fait délictueux. Le personnage principal de ce procès était un légionnaire tchèque, Jiri Drabek, 26 ans, qui est parti pour la France en 1989. Après six ans de service, Drabek retourne au pays où il est poursuivi en justice, deux ans plus tard, pour avoir servi dans une armée étrangère. Drabek a non seulement tout avoué mais il s'est vanté aussi d'avoir été décoré de plus hautes distinctions de la Légion étrangère.
Le juge qui a décidé de ne pas envoyer Drabek en prison justifie son verdict par la mission que l'accusé avait accomplie au sein de la Légion. Je cite: »La France est non seulement un pays démocratique mais aussi notre allié au sein de l'OTAN, depuis l'année dernière. En plus, Drabek a passé une grande partie de son service à Sarajevo dans le cadre de la mission de paix de l'ONU. L'Armée tchèque, elle aussi, opère dans des pays de l'ex-Yougoslavie et l'accusé faisait le même travail... », fin de citation.
Selon des informations non confirmées, la Légion étrangère compte quelques 40 000 hommes de 115 pays du monde parmi lesquels il y aurait environ 200 Tchèques. Théoriquement, ces derniers violent la loi, à l'exception de ceux qui benéficient d'une autorisation du Président de la République, Vaclav Havel.