Les pécheresses tchèques devant les tribunaux ?
Selon une nouvelle loi, discutée actuellement à la Chambre des députés, des punitions du viol devraient être, en République tchèque, beaucoup plus sévères. Information sur cette modification du code pénal, souhaitée par les juristes et les médecins tchèques, par Magdalena Segertova.
En effet, le retentissement de ce changement envisagé parmi les spécialistes dans le domaine est tout à fait favorable. Le sexologue tchèque renommé, Radim Uzel, se range parmi eux et dit : "Enfin, le bon sens semble avoir gagné. Dans mon travail, j'ai connu bon nombre de femmes, forcées au coït anal. Je sais alors que pour la victime, c'est beaucoup plus brutal et traumatisant que l'acte sexuel classique". Ce sont justement différentes pratiques sexuelles forcées, telles que le coït oral, anal, des caresses et des massages qui seraient désormais jugées comme un viol. Contrairement à ce que dit la loi de 1961, plus tolérante et toujours en vigueur, qui considère ses pratiques comme une atteinte à la liberté personnelle ou un chantage. Les femmes tchèques seront donc, si la modification de loi est votée, mieux protégées. Mais en même temps, elles pourront, elles aussi, être poursuivies pour viol. Le projet de loi, élaboré par le vice-président de la Chambre des députés, le jeune Ivan Langer du Parti civique démocrate, ne fait pas de différence entre les victimes des deux sexes. Celles-ci peuvent être donc aussi bien des femmes que des hommes... La durée des peines reste la même : de 2 à 8 ans, jusqu'à 12 ans dans le cas des coups et blessures et, finalement, de 10 à 15 ans si la victime meurt. Contrairement à la situation actuelle, les peines concernent non seulement l'abus de jeunes filles de moins de 15 ans, mais aussi des garçons à qui on n'a pas pensé jusqu'alors. Le gouvernement social-démocrate est le seul à s'opposer à ce projet de loi, qu'il trouve imparfait. Les ministres souhaitent eux-mêmes se pencher sur ce problème.