L'Union européenne et la main-d'oeuvre de l'Est
L'Allemagne et l'Autriche ont perdu leur première bataille dans le cadre de l'élargissement de l'Union européenne. Ils n'ont pu, lors des négociations de Suède, obtenir que soit instauré pour sept ans, après le prochain élargissement de l'Union, un " rideau vert " contre les citoyens des pays d'Europe centrale et orientale. Si cette proposition avait abouti, les Tchèques, par exemple, même avec le pays membre de l'Union, ne pourraient pas travailler en Europe occidentale librement.
Pourtant, le droit à la libre circulation de la main-d'oeuvre est l'une des libertés fondamentales que garantit l'Union aux citoyens des pays qui en sont membres.
Le ministre tchèque des A.E., Jan Kavan, présent au Sommet de Suède, a expliqué dans une mise en garde aux représentants de l'Union, que l'introduction de cette limite à la liberté de l'emploi pourrait même mettre en péril l'admission de Prague à l'Union. Il se pourrait qu'avec l'instauration de ce bémol de sept ans sur la main-d'oeuvre, a-t-il dit en substance, que les Tchèques rejettent lors du référendum le projet d'admission.
La représentante de l'Autriche avait beau insister sur la nécessité d'un " rideau vert " de sept ans, elle n'a pu emporter la conviction des pays de l'Europe du sud, qui n'ont pas soutenu la proposition de Berlin et de Vienne. Ils ne l'ont pas fait, d'après le quotidien Mlada fronta Dnes, non pas par sympathie pour la Tchéquie ou la Pologne, mais parce que l'Autriche et l'Allemagne n'ont jusqu'à présent toujours pas tenu leur engagement d'assurer une aide massive aux régions pauvres du sud de l'Europe.
Mais la partie n'est pas gagner pour autant. Le désaccord des pays d'Europe du sud n'est pas synonyme de retrait de cette recommandation que formule la Commission européenne sur demande de Berlin et de Vienne. Attendons donc la suite des événements.