La Commission européenne et la Tchéquie
Un certain compromis semble être en train de naître entre la Commission européenne et la République tchèque, en ce qui concerne l'entrée de cette dernière à l'Union européenne. Plus de détails avec Alain Slivinsky.
Une chose ne plaisait pas à l'un, une autre chose à l'autre. La République tchèque voulait préserver son patrimoine, l'Union européenne son marché du travail. Les négociations sont allées bon train et un projet de position commune des Etats membres de l'Union devrait être présenté aux pays candidats, dans les jours à venir. Pour les Tchèques cela signifie qu'ils devront attendre sept ans, après l'entrée de la République tchèque à l'Union, avant de pouvoir travailler dans les pays membres, sans permis de travail. Pour les citoyens des pays membres, cela signifie que pendant sept ans, après cette entrée, ils ne pourront devenir propriétaire de terrains agricoles, et que pendant cinq ans, ils ne pourront acheter de l'immobilier. Les médias tchèques remarquent que ce sont l'Allemagne et l'Autriche qui sont surtout contre la libre circulation de la main-d'oeuvre en provenance des nouveaux Etats membres. Selon le négociateur de l'entrée de la Tchéquie à l'Union
européenne, Pavel Telicka, cette période de sept ans est difficile à accepter. D'un autre côté, la diplomatie tchèque n'en démord pas en ce qui concerne la vente libre des terres agricoles : sept ans. Pour l'immobilier, la période de cinq ans est la même que pour Chypre. On peut s'attendre à ce que les pays candidats protestent : en effet, alors que la libre circulation des personnes représente l'une des libertés fondamentales de l'Union, la vente des terrains et des biens immobiliers n'est qu'une infime partie de la libre circulation du capital. La Tchéquie pense demander des concessions dans un autre domaine des plus sensibles, l'agriculture. Les Etats membres de l'Union européenne vont être obligés de se décider rapidement : accepteront-ils les conditions élaborées par la Commission européenne, en ce qui concerne la libre circulation des personnes, et à quel prix ? En effet, les restrictions proposées sont une sorte de gros cadeau à l'Allemagne. La présentation rapide du projet de la Commission oblige, en quelque sorte, les Quinze à formuler clairement leurs revendications à l'égard de l'Union, à l'aube de l'adhésion de nouveaux membres.