Le Congrès américain a suspendu le financement de Radio Europe libre
Les émissions en langue tchèque de Radio Europe libre/ Radio Liberté devraient bientôt cesser, après 52 ans d'activités. Le président de la station, Thomas Dine, a annoncé, mardi, que le Congrès américain cesserait de financer, à la fin de septembre, les émissions tchèques pour se concentrer sur celles destinées aux pays islamiques, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Six ans après la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie, Radio Europe libre/Radio Liberté a déménagé de Munich à Prague. En guise de reconnaissance, le Président Vaclav Havel lui a offert, moyennant le loyer symbolique d'une couronne, les locaux de l'ancienne Assemblée fédérale, en plein centre de Prague. D'ici, Europe libre diffuse pour une trentaine de pays en langues étrangères, à l'exception du tchèque. Les émissions en tchèque se sont séparées de la station déjà en 1994. Depuis, elles font partie de la 6e chaîne de la Radio tchèque. Leur budget atteint 19,5 millions de couronnes par an. Un tiers est couvert par la partie américaine, le reste par la Radio tchèque. Il est à craindre que la fin des émissions tchèques d'Europe
libre entraîne la disparition de toute la 6e chaîne de la Radio tchèque. Or, Olga Kopecka, directrice des émissions tchèques, comptant 10 membres et 15 collaborateurs externes, rejette l'idée d'arrêter. A son avis, une pluralité d'opinions reste utile, même aujourd'hui. Par contre, le président d'Europe libre, Thomas Dine, en parlant des raisons d'arrêt des émissions, justifie ainsi cet arrêt : "La République tchèque est un pays démocratique, membre de l'OTAN, candidat à l'Union européenne".52 ans après, les émissions en tchèque d'Europe libre devraient donc disparaître de l'éther. Quant à Radio Europe libre en langues étrangères vers une trentaine de pays, y compris l'Afghanistan, un nouveau déménagement l'attend très prochainement. Depuis les attaques terroristes du 11 septembre, son siège au centre de Prague est surveillé en permanence par des blindés, ce qui complique énormément le trafic, mais surtout, le maintien de la station à cet endroit de grande affluence, constitue un risque pour la sécurité des habitants et les visiteurs de Prague.