Erreur statistique de taille !

Jeudi, une nouvelle a effet de bombe s'est abattue sur les milieux financiers tchèques : le déficit du commerce extérieur, au titre de l'an dernier, est inférieur de moitié à la somme officiellement déclarée. Omar Mounir.

Autant le public s'en félicite, autant dans les milieux financiers, bancaires et gouvernementaux, l'heure est à la stupéfaction et l'interrogation. L'Institut tchèque de la statistique, source principale jusque là fiable en Tchéquie, a reconnu que les statistiques douanières sont erronées, de juillet à novembre, en raison d'une erreur dans la méthode de calcul. Plus concrètement et plus simplement, il n'a pas été tenu compte de nouveaux paramètres douaniers, en vigueur depuis juillet. Le résultat en a été une surévaluation du déficit du commerce extérieur. Au lieu de 55,5 milliards de déficit réel, l'Institut a communiqué le chiffre de 94,2 milliards de couronnes. Ce déficit a donc été surévalué de 38,7 milliards de couronnes, lesquels sont venus alourdir, par erreur, les finances de l'Etat.

Justification du porte-parole de la direction générale de l'Institut, Jiri Bartak : Quelqu'un a tapé sur une mauvaise touche. Le président de la Commission budgétaire à la Chambre des députés, Michal Kraus, réclame des têtes. Et il n'est pas le seul. Les spécialistes de l'investissement craignent pour la crédibilité des données de l'économie tchèque.

C'est que l'erreur s'est répercutée dans plusieurs domaines. Elle a eu une influence négative sur l'appréciation de la couronne tchèque, puisque dès l'annonce de la rectification, la couronne s'est renforcée, vis-à-vis de l'euro, passant de 31,85 couronnes l'euro à 31,45 couronnes seulement.

Selon les données actuelles, la croissance du PNB en 2002 est de 1,5%. Les économistes estiment que sa révision est désormais nécessaire et qu'il se situerait autour des 3%.

A son tour, la Banque nationale tchèque aura calculé ses taux d'intérêt en fonction de données ne correspondant pas à l'économie du pays. On attend toujours ce que sera la réaction de la banque.

Le plus grave, sans doute, est que, partant des déficits de l'économie, le ministère des Finances prescrivait, il y a une semaine à peine, une véritable cure d'amaigrissement dans le domaine sociale. Désormais le public espère que cette ardoise soit revue à la baisse, au mieux supprimée.

Auteur: Omar Mounir
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