Attitude de l'opposition tchèque face à l'Union européenne

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Dans quinze jours aura lieu le référendum sur l'adhésion de la République tchèque en Union européenne. Tandis que la coalition gouvernementale manifeste un soutien ouvert à l'adhésion, l'attitude de l'opposition reste mitigée.

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La formation principale de l'opposition tchèque, le Parti civique démocrate (ODS), s'est prononcée officiellement pour l'intégration européenne. Pourtant, l'attitude de son vice-président, Jan Zahradil, manque d'enthousiasme. Il semble que ce député, chef présumé de la diplomatie tchèque au cas où son parti accéderait au pouvoir, voit plutôt les traits négatifs de l'adhésion ce qui rapproche son attitude de celle du parti communiste. "La sensation de la victoire ne vient pas, je ne vois pas dans les rues les foules en liesse célébrant la réunification d'une Europe désunie, dit Jan Zahradil tout en rejetant l'intégration politique approfondie des pays de l'Union. A son avis, la paix et la sécurité en Europe peuvent être assurées même sans l'Union européenne. "Là où l'on commerce avec les autres, on ne se bat pas contre eux," dit-il.

Un autre membre de l'ODS, Igor Nemec, membre du Conseil municipal de Prague, ne manifeste pas, lui non plus, beaucoup de zèle vis-à-vis de l'Union. La commission municipale pour la coordination des activités dans les espaces publiques, dont il est le président, n'a pas autorisé la tenue, sur la place de la Vieille-Ville à Prague, d'un concert organisé dans le cadre de la campagne en faveur de l'Union européenne. Le concert devrait avoir lieu le 10 juin, donc trois jours avant le référendum, et parmi les invités il y a aussi l'ancien Président tchèque, Vaclav Havel. Igor Nemec a beau affirmer que la commission cherche à réduire le nombre de rassemblements et de spectacles sur cette place historique au coeur de la capitale. Les Pragois savent très bien que la place de la Vieille-Ville est une arène ou se succèdent des spectacles bruyants et des concerts à ciel ouvert malgré les protestations des habitants du quartier. Ils savent aussi qu'il s'agit, dans la majorité des cas, des manifestations dont la portée ne peut pas rivaliser avec celle d'un concert pour l'Union européenne. Estimant que le refus de la commission doit avoir des raisons politiques, les organisateurs du concert ont déjà fait appel pour obliger les responsables municipaux à revenir sur leur décision. La commission municipale doit se pencher de nouveau sur ce problème dans le courant de la semaine prochaine.