Les spermatozoïdes tchèques respirent mieux

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La qualité de l'air respiré en République tchèque s'est nettement améliorée au cours des dix dernières années. Ainsi, à Usti nad Labem, en Bohême du Nord, la concentration moyenne d'oxyde de soufre dans l'atmosphère a diminué de plus de vingt fois depuis 1982 ! Bien que la situation soit encore loin d'être idéale, ces progrès notoires ont déjà eu de nombreuses conséquences positives sur la santé de la population.

Avant la révolution de 1989, les Tchèques, notamment du nord du pays, vivaient dans une cuvette à gaz arrosée de pluies acides. A l'époque, dans les écoles, des masques respiratoires étaient distribués. Sur les tramways, des petits drapeaux jaunes informaient de l'altération de la qualité de l'air, tandis qu'une couche de poussière épaisse comme une feuille de papier émeri se déposait sur les capots des voitures. Depuis, la qualité de l'air a tellement gagné en pureté que le ministère de l'Environnement espère qu'après 2005, les mesures réalisées en Bohême du Nord ne dépasseront plus les 50 microgrammes d'oxyde de soufre par jour, soit la limite au-delà de laquelle la présence du gaz est considérée comme vraiment nuisible pour la santé. Malgré cela, pourtant, la Bohême du Nord reste la région la plus polluée du pays avec la ville de Prague, intoxiquée par les gaz d'échappement des voitures et l'effet de serre.

Ces évolutions ne sont pas sans conséquence sur la santé de la population. En quelques années, en Bohême du Nord, l'espérance de vie a ainsi augmenté de cinq ans et le nombre de malades considérablement baissé. Plus étonnant encore, selon une étude réalisée par l'Institut de la médecine expérimentale, en collaboration avec l'Institut de recherche de la médecine vétérinaire, les spermatozoïdes des Tchèques sont, eux-aussi, désormais en bien meilleure santé. Pour les spécialistes, la relation de cause à effet est évidente : plus la qualité de l'air respiré est mauvaise, plus il est difficile pour un homme d'engendrer un enfant. La fécondation devient alors plus compliquée, plus longue, et la probabilité de voir la femme faire une fausse-couche plus importante, tout comme celle de mettre au monde un enfant handicapé. Mais, puisque les Tchèques peuvent désormais respirer plus franchement à pleins poumons et que la qualité de leur sperme s'améliore, ne leur reste donc plus qu'à faire un peu plus d'enfants dans un pays où le taux de natalité est l'un des plus faibles en Europe.