A quand une loi sur le loyer en Tchéquie?
Un vide législatif en matière des loyers marque le marché du logement en République tchèque. La dispute pour le lever du contrôle du loyer partage depuis plus d'un an la coalition gouvernementale qui doit soumettre, en février, un nouveau projet de loi qui mettrait de l'ordre dans les rapports actuellement confus entre les propriétaires des immeubles et les locataires.
La social-démocratie propose, par la voix du ministre des Finances, un lever du contrôle progressif et modéré, de 10% par an, au maximum. Le ministre de l'Aménagement du territoire, qui est un unioniste, demande, par contre, une augmentation annuelle de 15% qui devrait s'arrêter avant que le loyer n'atteigne le niveau déduit des loyers libres habituels dans la localité. Ainsi, les loyers aujourd'hui régulés devraient se rapprocher dans quelques années des loyers libres.
A titre d'illustration, 93% des loyers sur le marché actuel sont des loyers régulés, 7% seulement contractuels. Le prix d'un mètre carré dans un immeuble régulé à Prague est de 37 couronnes, le loyer mensuel pour un logement de 60 mètres est donc de 2 200 couronnes, alors que sur le marché libre, son prix peut approcher 12 000 couronnes. Une baisse des loyers libres commence cependant à se manifester, du fait surtout que l'offre dépasse la demande, car beaucoup de jeunes préfèrent investir dans leur propre logement.
N'empêche que pour les locataires d'environ un million de logements, qui vivent depuis un an dans l'incertitude, la question qui se pose est de savoir quel projet sera voté, le mois prochain, à la Chambre des députés. Soit celui du ministre de l'Aménagement du territoire, dont l'argument est qu'un lever du contrôle rapide facilitera la situation de la jeune génération qui n'a l'accès aux logements régulés et doit dépenser plus de la moitié de ses revenus pour un loyer libre, ou celui du ministre des Finances qui a en vue les critères sociaux et la nécessaire protection du locataire.