Les Tchèques doivent s'adapter au projet européen de protection de la diversité biologique

Rainette

Comme tout nouveau membre de l'Union Européenne, la République tchèque doit se plier aux normes européennes de protection de l'environnement. Le programme Natura 2000, qui a pour objectif de préserver la diversité biologique, notamment les espèces protégées et leurs habitats naturels, en fait partie et demande certaines adaptations.

Rainette
Avec un nombre important de parcs nationaux et de zones protégées, la République tchèque a de quoi faire pour s'adapter au programme Natura 2000. Plus que simplement répertorier des zones protégées, ce projet européen a surtout pour objectif de maintenir ou rétablir dans un état de conservation favorable des habitats naturels et de protéger des espèces de la flore et de la faune sauvage, notamment les oiseaux. Des 16% du territoire tchèque actuellement classés comme zone protégée, on devrait passer à 18%, et surtout, les normes déjà existantes dans le pays devront être soit durcies soit assouplies, en fonction des normes européennes. Pour les habitants de ces régions protégées, l'adoption du programme Natura 2000 entraînera un investissement considérable de l'Etat pour la mise en valeur de ces lieux, investissement qui, à terme, aura pour effet d'attirer un plus grand nombre de touristes. En revanche, des autorisations seront nécessaires notamment pour la construction de maisons, ou même pour pouvoir utiliser des véhicules à moteur sur certaines routes. Selon Martin Dusek de l'Agence nationale tchèque pour la protection de l'environnement, interrogé par MFDnes, ce sont les agriculteurs et les gardes-forestiers qui devront faire preuve d'une réelle capacité d'adaptation puisqu'ils devront se plier à de nouvelles limitations en matière de taille et de coupe des arbres, ou encore en matière de période et méthode de culture et de moisson des champs. Quant aux entrepreneurs ayant un terrain situé dans une zone devenue protégée, s'ils doivent eux aussi s'adapter et parfois renoncer à certains projets, ils seront dédommagés. L'idée d'un bureau national qui se chargerait de centraliser l'ensemble des procédures ayant été rejetée, l'Etat, les régions et les communes, devraient se consacrer ensemble à l'application globale des normes ainsi qu'aux dédommagements et compensations. Après un premier rejet à l'automne 2003, le projet de loi sur la protection de la diversité biologique, dans le cadre de Natura 2000, a été, en ce début d'année, approuvé par le gouvernement. La loi devrait faire d'ici peu l'objet d'un vote au Parlement, sous peine pour la République tchèque de se voir infliger de lourdes amendes, et de perdre les fonds structurels octroyés par l'UE.

Auteur: Agnès Vaddé
lancer la lecture