La dimension spirituelle de l'oeuvre d'Antonin Dvorak

«Стабат матер»

Le centenaire de la mort d'Antonin Dvorak a démontré que la musique de ce grand compositeur ne perd rien de son charme et de sa vitalité.

C'est par des concerts, des expositions et des cérémonies de divers genres que la Tchéquie a rendu hommage à son fils célèbre. Une série de concerts, qui ont permis aux organisateurs de mettre l'accent successivement sur différents aspects du génie de Dvorak, ont été donnés à Prague, ce dimanche. Les concerts ont évoqué les inspirations slaves et tchèques de sa musique, qu'il avait su développer et magnifier d'une façon unique, mais aussi la profonde spiritualité de sa musique sacrée représentée par l'oratorio Stabat mater. On n'a pas oublié non plus le Dvorak intimiste, sa musique de chambre et ses mélodies.

Les auteurs d'une exposition dans la Maison municipale ont insisté sur le rôle que la musique sacrée a joué dans l'ensemble de l'oeuvre de Dvorak et sur la foi profonde qui l'aidait à créer et à vivre. Cet aspect a été souligné aussi par l'archevêque Miloslav Vlk lors d'une cérémonie devant le tombeau de Dvorak au cimetière national de Vysehrad. "Dans notre histoire, a-t-il dit, on ne peut pas séparer le christianisme de la culture. Si nous cherchions à le faire, nous serions des étrangers dans notre propre maison."

2500 personnes sont venues voir, dans le foyer du Rudolphinum, le manuscrit de la Symphonie du nouveau monde sorti, pour une seule journée, du coffre-fort où il est normalement conservé. Une statue du compositeur a été érigée, à cette occasion, dans la ville de Pribram, située non loin du village de Vysoka où Dvorak avait sa maison de campagne. C'est une copie de la statue du sculpteur Josef Wagner, qui se trouve déjà en face du Rudophinum à Prague. Un monument de Dvorak se trouve aussi dans le parc Stuyvesant à New York. A son pied, le jour du centenaire de la mort du compositeur, seul un bouquet a été déposé par des députés tchèques en voyage aux Etats-Unis. On ne saurait cependant reprocher aux New-Yorkais leur ingratitude vis-à-vis du grand Tchèque qui a créé dans leur ville quelques-unes de ses compositions les plus célèbres. Ils ont rendu hommage à Dvorak par une représentation brillante de son opéra Rusalka donné à guichets fermés au Metropolitan Opera avec, dans le rôle titre, Renée Fleming, la Rusalka la plus accomplie et la plus émouvante du moment.