L'insurrection pragoise du 5 mai 1945
Même 59 ans après, les Tchèques n'oublient pas leurs héros de l'insurrection pragoise contre l'occupant nazi, le 5 mai 1945. Plus de 80 hommes et femmes ont trouvé la mort dans les combats pour la Radio tchèque. Une plaque commémorative rappelle leurs noms.
Il est midi, 33 minutes, la même heure qu'il y a 59 ans, quand la Radio tchèque avait diffusé l'appel suivant: "Nous appelons la police, les gendarmes, tout le peuple tchèque: venez en aide aux insurgés." Ce mercredi, 5 mai 2004, des participants directs à l'insurrection, des combattants pour la liberté, des Pragois et des dirigeants politiques se sont retrouvés à une cérémonie commémorative devant la Radio tchèque. Le Premier ministre Vladimir Spidla prend la parole:"Ne permettons pas à certains contemporains d'avancer leurs thèses médisantes interprétant l'insurrection de mai 1945 comme un geste d'alibi des Tchèques contre leur occupant à la fin de la guerre où tout était, disent-ils, décidé. Ils oublient non seulement le plan nazi ARLZ de destruction de Prague, mais aussi le fait que les préparatifs à l'insurrection ont commencé dès les premiers moments de l'occupation et ont coûté au peuple tchèque beaucoup de ses meilleurs hommes. En plus, les critiques de l'insurrection pragoise oublient intentionnellement le contexte de l'histoire européenne d'alors. Comme s'ils ignoraient les notions telles que Varsovie, Paris, Turin, Milan où, avec l'arrivée du front, des insurrections avaient également éclatées, et les Polonais, les Français et les Italiens les tiennent toujours en haute estime. Ayons donc, nous-aussi, de l'estime pour nos héros, ils le méritent."
En réaction aux appels réitérés de la Radio, diffusés de 5 mai 1945, plus de 1600 barricades ont été dressées dans Prague, plus de 30 000 hommes et femmes défendaient leur ville. Lorsque, le 9 mai à l'aube, l'Armée rouge est entrée dans Prague, elle y a trouvé une ville de laquelle l'armée allemande avait déjà reculé. La capitulation a été signée le 8 mai, à 16 heures par le général Toussaint, commandant des armées allemandes.