Une nouvelle plaque commémorative 70 ans après la bataille de la Radio tchécoslovaque

Photo: Šárka Ševčíková, ČRo

Une cérémonie commémorant le 70e anniversaire de la « bataille de la radio » s’est tenue mardi après-midi devant l’entrée principale de la Radio tchèque. Une nouvelle plaque commémorative, comportant les 170 noms des personnes tombées lors de ce soulèvement, a été dévoilée en présence de représentants de l’Etat et de témoins de l’époque. Reportage.

La bataille de la radio
Le 5 mai 1945, après six ans d’occupation, la Radio tchécoslovaque commence à diffuser seulement en tchèque. Quand les soldats allemands essaient s’en emparer du bâtiment, la radio émet un appel au secours à la police tchèque et aux citoyens de la capitale. C’est ainsi que commence le vrai combat pour la libération de Prague.

« Je právě sechs hodin. » « Il est six heures » annonçait alors moitié en tchèque, moitié en allemand Zdeněk Mančal. Le Premier ministre Bohuslav Sobotka a rappelé cette fameuse phrase suivi d’un premier appel au soulèvement de Prague contre les forces nazies, lors de la cérémonie devant la Radio tchèque :

Bohuslav Sobotka,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Les mots du rédacteur Zdeněk Mančal sont connus de tous. C’est lui qui a violé, le 5 mai 1945 à 6 heures du matin, l’obligation de bilinguisme des émissions. Et c’est donc lui qui a donné le signal du soulèvement armé à Prague. La libération de la Tchécoslovaquie était le combat pour une nouvelle société démocratique qui attendait, avec espoir, son avenir dans la paix. Nous devons donc être fiers des lieux comme celui où nous nous trouvons et des legs du passé dont ils témoignent. »

Comme tous les ans, des gerbes de fleurs, trois salves d’honneur et l’hymne national, mais cette fois-ci également le dévoilement d’une nouvelle plaque commémorative, ont rendu hommage aux personnes tombées lors de cette bataille. Cette plaque présente 170 noms, presque deux fois plus que sur l’ancienne plaque. Les noms de ces héros, restés inconnus tant d’années, ont été découverts grâce aux recherches effectuées à l’initiative du directeur du Centre des nouveaux médias de la Radio tchèque, Alexandr Pícha, et des collègues des archives de la radio, en collaboration avec l’Institut historique militaire de Prague et le Musée de la police tchèque. Directeur de la radio nationale, Peter Duhan a présenté ce projet en ces termes :

Photo: Šárka Ševčíková,  ČRo
« A la fin de la cérémonie, nous allons dévoiler une nouvelle plaque commémorative avec 81 noms supplémentaires des victimes de ce combat. Ils étaient plus nombreux que nous le pensions et nous complèterons cette plaque également à l’avenir. Ces victimes témoignent de l’ampleur de la bataille de la radio et de la réponse des forces d’occupation. »

Pour beaucoup, la « bataille de la radio » représente donc le symbole de la démocratie et de la liberté, comme l’a souligné dans son discours le président de la Chambre de Députés, Jan Hamáček :

« Lors de ces cinq jours, du 5 au 9 mai, les forces hitlériennes n’ont pas réussi à faire taire la Radio tchèque. Prague a donc été la seule ville libérée lors de la Seconde guerre mondiale dont la radio n’a jamais cessé de diffuser, même lors des combats les plus violents. Souvenons-nous de tous ceux qui y ont lutté et qui y sont tombés. La moindre des choses que nous pouvons faire pour leur rendre hommage, c’est de ne jamais oublier leurs actes et de ne jamais oublier que la liberté commence et finit toujours avec la liberté de parole. »

Photo: Jiří Něměc
Une exposition de photographies inédites de la fin de la Seconde Guerre mondiale a également été inaugurée lors de la cérémonie. Elle est visible à la galerie souterraine de la Radio tchèque dans la rue Vinohradská jusqu’à la fin du mois de mai.