TV : violence en gros plan ? Les Tchèques en ont assez
Ils sont 81 000 à lancer une pétition contre la violence sur le petit écran. Quelque 60 000 Moraves et environ 20 000 habitants de la Bohême estiment que des films sanglants et érotiques, diffusés par les chaînes de télévision tchèques, ont un impact sur le psychisme des enfants et adolescents. Jeudi, la part de responsabilité de la TV dans la montée de la violence en République tchèque est analysée au Sénat, lors d'une audience publique.
Aujourd'hui, le téléspectateur tchèque est habitué à être bombardé par des images (fictives ou réelles) de souffrance, de mort et d'agression, dès qu'il allume sa télévision, et peu importe s'il zappe sur Nova, Prima ou la Télévision publique. Mais les initiateurs des pétitions de se lassent pas. Soutenus par une part de la population, ainsi que par la commission sénatoriale pour la culture et les droits de l'homme, ils pourront s'exprimer, jeudi, au Sénat. Psychologues, sociologues, personnalités de la culture et de l'Eglise et, évidemment, représentants des trois chaînes de télévision tchèque citées, ils prendront tous part à ce séminaire. Le sénateur Daniel Kroupa, un des organisateurs de la rencontre, ne pense pas, contrairement à certains signataires de la pétition, pouvoir modifier la législation existante, mais il veut au moins relancer le débat public sur le phénomène. "Cette mobilisation contre la violence se passe hors du temps", constate Pavel Masa, sur les pages du journal Lidove noviny, en faisant allusion à l'Internet, utilisé massivement par les enfants et pour lequel aucun sujet n'est tabou. Dans ce contexte, une éventuelle censure des programmes télévisés lui paraît naïve. "Ce sont les parents qui doivent fonctionner comme 'filtre', écrit le commentateur. A eux d'expliquer à leurs enfants quelle est la différence entre la réalité et la fiction."