La Tchéquie figure dans le rapport annuel d'Amnesty International

Irene Khan, secrétaire général d'Amnesty International, photo: CTK

Le rapport annuel de l'organisation internationale pour les droits de l'homme, Amnesty International, critique la situation dans les hôpitaux psychiatriques et une discrimination des Roms en République tchèque.

Irene Khan,  secrétaire général d'Amnesty International,  photo: CTK
Selon le rapport, dans certains hôpitaux psychiatriques tchèques, on isole les malades dans des cages ou dans des lits dotés de filets. Un tel traitement serait inhumain et violerait les droits des malades mentaux. Selon le Centre pour le développement des soins pour la santé mentale, 60 des 600 lits de l'Hôpital psychiatrique de Jihlava en Moravie seraient dotés de filets, et c'est dans ces lits qu'on a isolé, en 2002, quelque 400 malades. "C'est une information mensongère et absurde, défend l'hôpital sa directrice Zdenka Drlikova. Nous n'avons jamais eu de cages dans notre établissement. Nous n'avons que 19 lits à filets qu'on trouve presque dans tous les autres établissement hospitaliers."

Il se peut qu'il s'agisse d'une confusion, car les lits dotés de barreaux en métal ou de filet figurent dans la même catégorie qui est désignée en anglais comme "cage beds". Le mot "cage" aurait pu être utilisée donc aussi pour le lit à filet. Ces lits existent vraiment en Tchéquie, mais, selon le directeur de l'hôpital psychiatrique de Lnare, Vladimir Muchl, ils sont utilisés exclusivement dans les cas où le comportement du malade devient dangereux. Quant aux lits à barreaux, ils seraient tout â fait exceptionnels en Tchéquie. Le problème n'est pas ignoré par le ministère du Travail et des Affaires sociales, qui prépare une loi qui n'autoriserait l'utilisation de ces lits qu'en cas de danger pour les malades et les médecins. On sait, cependant, que ces lits permettent parfois aux hôpitaux de remédier au manque de personnel.

Le rapport constate, aussi, que les Roms tchèques continuent à être discriminés, malgré certaines mesures positives prises par le gouvernement. Amnesty International se joint à la critique des commissions de l'ONU qui, en août 2003 et en janvier 2004, ont déploré l'inexistence en Tchéquie d'une campagne efficace contre la discrimination et des programmes pour améliorer le niveau de vie, l'instruction et la santé des enfants rom. Le rapport constate que les Roms se font souvent agresser par des racistes. Parmi les responsables de cette situation, on cite aussi la police à laquelle on reproche de maltraiter et de discriminer parfois des Roms tchèques. Selon le rapport, ces agressions ne sont pas toujours suffisamment élucidées et punies.