Monika Zgustova : entre la Catalogne et la Tchéquie

Monika Zgustova, photo: CTK

Le prix Gratias Agit est décerné chaque année par le ministère tchèque des Affaires étrangères à des personnalités et des organisations ayant contribué à la renommé de la République tchèque à l'étranger. Parmi les lauréats de ce prix de cette année il y a aussi l'écrivaine et traductrice tchèque Monika Zgustova, établie depuis les années 1980 en Catalogne. Interrogée par Vaclav Richter, elle n'a pas caché sa satisfaction d'avoir reçu ce prix :

Monika Zgustova,  photo: CTK
"C'est vraiment une grande satisfaction pour moi. Il y a un proverbe qui dit qu'on n'est jamais prophète en sa demeure. Alors maintenant, j'ai l'impression que je suis prophète chez moi, peut-être je suis une exception qui confirme la règle. C'est possible. J'ai eu la satisfaction d'avoir reçu plusieurs prix dans ma vie, mais je crois que ce prix est peut-être la plus grande satisfaction pour moi, parce que mes racines sont ici. C'est une chose et puis il y a une autre: on ne sait jamais qui te lit, on ne sait jamais qui te reçoit, quelle est la réaction, on ne sait jamais si ton travail est tombé dans le vide ou non. Et alors, avec ce prix, je vois qu'il y a des gens qui me suivent, qui sont contents de moi, c'est vraiment important pour une personne qui est un peu interprète, parce que la traduction c'est aussi une interprétation, et qui est créateur aussi parce que j'écris mes propres livres sur des thèmes tchèques. Alors c'est une satisfaction de voir les gens qui sont contents de mon travail."

Pouvez-vous précisez ce que vous avez fait? Quelles traductions avez-vous faites et quels auteurs avez-vous fait connaître en Espagne?

"J'ai fait quarante traductions, c'est beaucoup, c'est peut-être un peu trop, je dirais. J'ai traduit beaucoup de livres de Vaclav Havel, j'ai traduit beaucoup, peut-être une dizaine de livres de Bohumil Hrabal, j'ai traduit Skvorecky, j'ai traduit 'Le Brave soldat Svejk', j'ai traduit Seifert, et plusieurs autres. Maintenant je suis en train de préparer une anthologie de la poésie tchèque. C'est ça, tous ces livres c'est comme mes enfants."

Est-ce que la culture tchèque est bien reçue en Espagne, et en Catalogne en particulier?

"Oui, très bien reçue. Je suis contente et même étonnée, parce qu'elle est tellement bien reçue qu'on pourrait la comparer par exemple à la culture italienne qui est bien sûre beaucoup plus proche des Espagnols de tous les points de vue. La littérature tchèque n'est pas seulement connue mais elle est aussi aimée en Espagne. Il y a quelque chose de semblable entre les Tchèques, les Catalans et les Espagnols, la mentalité, peut-être, qui nous unit."