Karol Sidon révoqué de ses fonctions de rabbin suprême de Prague

Le rabbin Karol Sidon, photo: CTK

La communauté juive pragoise a révoqué Karol Sidon de ses fonctions de rabbin suprême de Prague. La raison en serait des manquements graves dans l'exercice de ses fonctions.

Le rabbin Karol Sidon,  photo: CTK
En douze ans d'exercice, le rabbin Karol Sidon était devenu une figure incontournable de la communauté juive pragoise et un chef spirituel pour plus de 1600 croyants juifs à Prague et environ 3000 dans le reste du pays. Pour l'instant, Karol Sidon garde ses fonctions de Grand rabbin du pays. Il n'exclut cependant pas que la Fédération des communautés juives puisse le destituer de ce poste. Il explique sa révocation par un conflit d'intérêts qui s'est créé au sein de la représentation de la communauté juive pragoise après l'arrivée de nouveaux jeunes membres. Il en va de la prise de pouvoir, estime-t-il. Karol Sidon refuse catégoriquement les manquements d'ordre patrimonial qu'on lui reproche. Il qualifie de « normalisation » ce qui se passe au sein de la communauté, avec la nouvelle garniture. Longtemps, il a hésité à en parler en public. Le seul moyen de renverser l'évolution de la situation serait de convoquer l'assemblée générale de la communauté.

D'après Tomas Jelinek, président de la communauté juive pragoise, Karol Sidon a grandement contribué au renouveau de la communauté, dans les années 1990. Ces dernières années, il a manqué à l'exercice de ses fonctions et à l'administration de ses biens. Pour Tomas Kraus, secrétaire de la Fédération des communautés juives, Karol Sidon est trop orthodoxe, son autorité par rapport à l'extérieur est plus grande que celle dont il jouit au sein de la communauté. Ces derniers temps, il freine les efforts d'une partie de la communauté pragoise visant à une plus grande ouverture, une plus grande pluralité.

Le poste de rabbin suprême pragois reste vacant. Trois jeunes rabbins partageront les compétences et, d'ici à deux ans, la communauté décidera. Karol Sidon, 62 ans, dont le père est mort à Terezin, a dû, pour des raisons politiques, renoncer à sa carrière d'auteur dramatique. Signataire de la Charte 77, il a été contraint par la StB à l'émigration. Après des études en Allemagne et en Israël, il est arrivé, en 1992, au rabbinat de Prague, qu'il est désormais contraient de quitter, douze ans plus tard.