Les questions sur le passé du nouveau chef du Bureau du gouvernement
Les protestations contre la nomination de Pavel Pribyl au poste de chef du Bureau de gouvernement se poursuivent. On lui reproche d'avoir commandé, en janvier 1989, les opérations brutales de répression de la police contre les manifestations organisées pendant la semaine Palach pour dénoncer l'arbitraire du régime communiste. Ce mardi, environ trois cents personnes se sont réunies devant le siège du cabinet pour signifier au Premier ministre Stanislav Gross leur refus de la nomination de Pavel Pribyl à ce poste important.
Ils étaient nombreux à s'être réunis devant le siège du gouvernement. On remarquait dans la foule toutes les catégories d'âge et aussi de nombreux visages connus. Ils se sont tous montrés sensibles à l'appel du cinéaste Bretislav Rychlik, initiateur de la pétition contre Pavel Pribyl et organisateur de la manifestation. Il y avait aussi la sociologue et ancienne dissidente Jirina Siklova, qui m'a dit: "De la part du Premier ministre, c'est soit une bêtise et l'ignorance des faits, soit une provocation. Il se peut cependant que ce soient les deux choses à la fois. En tous les cas, ce n'est pas diplomatique. Je pense donc que cela en dit long aussi sur la personne du Premier ministre, et pas seulement sur Pavel Pribyl. Si j'étais à la place du Premier ministre, je révoquerais Pavel Pribyl. Il n'est pas si important que cela. Et s'il l'est, cela démontre qu'il y a quelque chose de mauvais dans le gouvernement. Pourquoi Stanislav Gros serait autrement si attaché à Pavel Pribyl? " Le Premier ministre a finalement reçu une petite délégation des manifestants dirigée par Bretislav Rychlik. Ce dernier a ensuite informé les manifestants sur cette rencontre: "Le Premier ministre a engagé avec nous un débat qui a eu le résultat suivant: si l'on prouve que M. Pribyl a battu quelqu'un ou commandait les gens qui ont battu quelqu'un, il ne sera pas chef du Bureau du gouvernement. En même temps, Stanislav Gross a ordonné au ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, d'ouvrir toutes les archives. Nous ne sommes pas cependant une commission de contrôle et nous ne pensons pas devoir prouver quoi que ce soit. Nous avons proposé également que M. Pribyl présente, lui-même, sa démission et facilite ainsi la situation actuelle." Et Bretislav Rychlik d'inviter, d'ores et déjà, son auditoire à participer, dans une semaine, à une autre manifestation lors de laquelle seront projetés sur le mur du siège du cabinet des documents sur les brutalités de la police communiste commises lors des émeutes en 1989.