Du vin bourru pour l'ouverture des vendanges

Des vendages à Mikulov, photo: CTK

Les vendanges ont commencé dans certaines régions viticoles de République tchèque. Déjà, certains vignerons annoncent que le millésime 2004 devrait être de très bonne qualité. En attendant que ces pronostics se confirment, le « burcak », ou vin bourru, reste plus que jamais très populaire auprès des Tchèques.

Des vendages à Mikulov,  photo: CTK
Après un printemps et un mois de juillet mitigés et plutôt frisquets, le mois d'août a finalement rendu le sourire aux viticulteurs tchèques. Dans les principales régions de production du pays, concentrées en Moravie du sud et, à un degré moindre, en Bohême centrale, les vendanges peuvent bien commencer en septembre, période considérée comme clé pour la qualité de la récolte.

En outre, même si les vignes manquent un peu d'humidité, les conditions météorologiques actuelles, températures supérieures et précipitations inférieures aux normales saisonnières, auxquelles s'ajoutent des nuits fraîches, permettent au fruit d'arriver à maturité et pourraient, dès lors, faire de 2004 une année de qualité supérieure. Traditionnellement, en République tchèque, les vendanges commencent dans la dernière décade de septembre pour se terminer dans la seconde moitié de novembre.

Des vendages à Mikulov,  photo: CTK
Avec les vendanges, la saison du vin bourru a également commencé. Premier écoulement du tonneau, le vin bourru est un vin nouveau qui a très peu cuvé et doit être bu très jeune. Cette année, pour la première fois, intégration à l'Union européenne aidant, la vente du vin bourru tchèque est réglementée par des critères plus sévères. Désormais, selon la loi, le « burcak » dispose même d'une définition très précise de la nature du produit. Officiellement, il s'agit donc « d'un moût de raisin partiellement fermenté provenant uniquement de raisins récoltés et traités sur le territoire de la République tchèque ». Ne pouvant être commercialisée que du 1er août au 30 novembre, cette boisson d'apparence laiteuse troublée par la lie et faiblement alcoolisée ( de trois à quatre degrés) fait l'objet d'un contrôle très stricte de ses origines. Ses revendeurs, au détail comme dans les bars et restaurants, sont désormais obligés de mentionner, non seulement le cépage, mais aussi la région de production. Tout autre type de boisson autrefois servi à table comme vin bourru ne peut être accompagné que de la mention « moût de raisin partiellement fermenté ». Enfin, si les producteurs ont recours à des raisins étrangers, l'appellation « burcak » ne peut être employée.

Fini donc le temps où, selon l'inspection alimentaire, sept vins bourrus sur dix commercialisés en Tchéquie étaient coupés avec de l'eau ou aromatisés. Un moindre mal pour les intestins tchèques. Car si boire un petit coup est agréable, le reste peut l'être beaucoup moins si on se laisse tenter par son goût fruité qui ne donne qu'une envie : en reboire.