Corruption ou non à la Chambre des députés ?
C'était avant que l'actuel gouvernement, conduit par le Premier ministre Stanislav Gross, n'engage sa responsabilité devant la Chambre des députés, où il ne disposait que d'une seule voix de majorité. Le député de l'Union de la liberté, formation politique faisant partie de la coalition gouvernementale, Zdenek Koristka, aurait subi, selon ses dires, des pressions pour qu'il ne vote pas pour cette coalition.
Il aurait été contacté par deux personnes proches du Parti civique démocrate (ODS), principale formation de l'opposition. Marek Dalik, conseiller du leader de l'ODS, et un membre de son lobby, Jan Vecerek, auraient offert dix millions de couronnes à Koristka, pour ne pas voter en faveur de la coalition gouvernementale, ce qui aurait entraîné le refus du gouvernement Gross. Les déclarations de Koristka ont suscité un tollé de protestations dans les rangs de l'ODS. Le député unioniste ne se laissa pas intimider, en dépit même d'une éventuelle plainte pour diffamation. Les autres acteurs de l'affaire, niant au début toute rencontre avec lui, l'admettront plus tard. Pourtant, ils affirment qu'il n'avait jamais été question des dix millions de couronnes. Zdenek Koristka, dans le cadre de l'enquête menée par la police, a décidé de se soumettre au détecteur de mensonge. Ce jeudi, le député a annoncé que le détecteur de mensonge avait prouvé qu'il disait la vérité. La police, elle, demeure laconique. Rappelons tout de suite que les résultats d'un examen par détecteur de mensonge ne peuvent être employés comme preuves devant un tribunal, en Tchéquie. Et la réaction des auteurs présumés de la tentative de corruption ? Ils refusent de passer le test du détecteur et affirment toujours que le député Koristka ment. Pour les dirigeants du Parti civique démocrate, le résultat du test de Koristka n'est pas une preuve, car il est possible de tromper le détecteur de mensonge. Selon eux, le député unioniste ment, et toute l'affaire est une manipulation. Pour l'instant, la police ne possède aucune preuve d'une tentative de corruption et pourrait classer l'affaire ac acta. Une mauvaise solution pour le Parti civique démocrate, car le doute régnerait toujours. Ivan Langer, homme fort du parti, demande d'aller jusqu'au bout : soit une inculpation des intéressés pour corruption, soit la poursuite en justice pour diffamation de Koristka. Affaire à suivre.