Arrestations dans l'affaire d'un député objet d'une tentative de corruption
La police vient de frapper dans l'affaire Koristka : elle a mis en garde à vue deux personnes soupçonnées de tentative de corruption sur la personne du député Koristka.
La police a même frappé très haut, dans l'entourage du président de la plus importante formation de l'opposition, le Parti civique démocrate (ODS). Ce jeudi matin, elle a mis en garde à vue l'assistant du leader du parti, Marek Dalik, et un de ces lobbistes, Jan Vecerek. On note que la décision de mise en garde à vue n'a pas été prise par le procureur, comme il est de coutume, mais directement par les services de police chargés de la lutte contre la corruption. Quelles sont les raisons de cette mise en garde à vue ? Une tentative de corruption sur la personne du député de l'Union de la liberté (l'une des formations de la coalition gouvernementale), Zdenek Koristka. C'est sur les révélations de ce dernier que la police a lancé son enquête et l'affaire a, bien vite, été reprise par tous les médias.
Quelles sont les charges qui pèsent sur les deux personnes arrêtées, ce jeudi ? Marek Dalik et Jan Vecerek auraient offert dix millions de couronnes et le poste d'ambassadeur en Bulgarie au député Zdenek Koristka, si celui-ci ne votait pas la confiance au gouvernement actuel conduit par Stanislav Gross. Ils auraient agi ainsi à la demande du leader de l'ODS, Mirek Topolanek. Ce dernier, qui figure comme témoin dans l'affaire, et les deux personnes appréhendées nient toute tentative de corruption. Le chef de l'ODS se refuse à tout commentaire et renvoie les journalistes à la déclaration de la direction de son parti. Dans celle-ci, il est dit que les arrestations de jeudi peuvent être considérées comme non adéquates et faisant naître le soupçon quelles ont été motivées politiquement par les élections qui approchent (les régionales). Sur quoi est donc basé l'acte d'accusation ? Tout d'abord sur les déclarations du député Koristka, faites au quotidien national, Mlada fronta Dnes, même avant que la police soit mise au courant. Ensuite sur l'examen de Koristka au détecteur de mensonges, d'après lequel il ne mentirait pas. Bien que le détecteur de mensonge ne soit pas une preuve au tribunal, la police prend en compte son résultat dans le cas présent. Le procureur d'Ostrava, chargé de l'instruction de l'affaire, Josef Blaha, a indiqué que la police possédait d'autres preuves encore.
La mise en garde à vue de Dalik et Vecerka a suscité de nombreuse critiques, même de la part du président de la République, Vaclav Klaus. Il reproche à la police d'avoir arrêté les suspects comme de grands malfaiteurs, alors que rien n'indiquait, comme il le dit, que « ces deux messieurs déguisés étaient en fuite pour l'étranger ». Du côté du Parti civique démocrate, on parle d'affaire politisée, réalisée sur commande, à la veille des élections régionales. Le Premier ministre, Stanislav Gross, réfute de telles insinuations, laissant entendre que c'est le Parti civique démocrate qui tente de politiser l'affaire.