La première Constitution pour l'Europe est signée

Le Premier ministre Stanislav Gross et le chef de la diplomatie Cyril Svoboda ont signé la Constitution de l'Union européenne, photo: CTK

Le Premier ministre, Stanislav Gross, et le chef de la diplomatie, Cyril Svoboda, ont apposé, le 29 octobre, à Rome, leur signature au bas de la première Constitution de l'Union européenne. Le traité historique est perçu d'un oeil sceptique par l'opposition tchèque qui le considère comme une limitation de la souveraineté nationale.

Le Premier ministre Stanislav Gross et le chef de la diplomatie Cyril Svoboda ont signé la Constitution de l'Union européenne,  photo: CTK
Le texte établissant une Constitution pour l'Union européenne, la première de son histoire, a été paraphé par les dirigeants des 25 pays membres symboliquement au Capitole de Rome, à l'endroit même où fut signé, en 1957, l'acte fondateur de l'Europe en tant que communauté. Adoptée et paraphée à l'unanimité, la première Constitution doit désormais passer l'épreuve de la ratification dans chacun des Etats membres, et ce soit par voie parlementaire soit par référendum.

Le gouvernement tchèque propose la tenue d'un référendum sur la Constitution européenne en même temps que les législatives de 2006. Le projet est critiqué par l'eurodéputé Jan Zahradil, de l'ODS:

"Au cas où le référendum sur la Constitution européenne serait organisé en 2006, nous serions l'un des derniers pays à en décider, mais ce qui est pire encore est que la social-démocratie abuserait de la campagne sur la Constitution européenne à ses propres fins politiques et électorales."

L'ODS est, en effet, un grand critique de la Constitution européenne, tout comme le président Vaclav Klaus, qui a refusé de la signer. Ils reprochent au cabinet Gross d'avoir scellé une nouvelle limitation de la souveraineté nationale et une aggravation de la position de la Tchéquie au sein de l'UE en signant le traité.

Le prédécesseur du président actuel, Vaclav Havel, considère, par contre, comme un miracle historique le fait que 25 pays aient su s'asseoir à la même table et se mettre d'accord sur un texte avec lequel ils veulent se diriger, même si ce texte est loin d'être parfait. Au quotidien Lidove noviny, Vaclav Havel a dit qu'il n'était pas sûr que tous réalisent la portée du moment. L'Union européenne n'est certes pas un paradis sur terre, mais une chance, et il dépend de nous comment en profiter. Le premier pas serait, au lieu de ridiculiser le processus historique, de faire plus d'efforts personnels. Par exemple, ne pas manquer de se rendre aux urnes et élire ceux qui ont une vue européenne, a ainsi affirmé l'ancien chef d'Etat.