Au Musée national, une exposition consacrée à l'histoire du football tchécoslovaque démontre combien le sport cimente le peuple tchèque
Inaugurée le 1er novembre au Musée national à Prague, l'exposition intitulée « Football! De 1934 à 2004 : 70 ans depuis la finale de Rome » retrace la riche histoire du football tchécoslovaque et tchèque à travers celle du pays, et ce en replaçant notamment les différents succès et les carrières des plus grands joueurs dans le contexte de leur époque. Directeur-adjoint du Musée national et commissaire de cette remarquable exposition, Michal Stehlik en a dit plus à Radio Prague :
« Nous avons conçu cette exposition comme plusieurs espaces qui communiquent entre eux. Il y a d'abord ce que l'on peut appeler la salle de la gloire où sont présentés les plus grands succès du football tchèque et tchécoslovaque dans les compétitions internationales, ainsi que les joueurs les plus célèbres. Parallèlement, nous expliquons aux visiteurs qui ne sont pas forcément amateurs de football ce qu'est ce jeu. Dans l'autre salle, nous faisons découvrir au visiteur l'atmosphère de la Première République, c'est à dire la période allant de 1918 à 1938. Nous présentons l'histoire disons plus ancienne quand le footbal n'était alors encore qu'un jeu agréable, un divertissement, et n'était pas encore gangréné par la corruption, la violence et plus généralement par cet environnement qui favorise les aspects négatifs du sport. »
Au-delà de la présentation même de l'histoire du football tchécoslovaque, la volonté du Musée était également de donner un aperçu de l'importance et de la signification de ce sport pour les Tchèques. Michal Stehlik :
« Le football, depuis la fin du XIXe siècle, est perçu par les historiens comme un moyen d'identification pour la société tchèque. Les gens s'identifient à la nation, au peuple, à l'Etat à travers différents symboles. Et avec le temps, le football est devenu un symbole de plus en plus fort. Au début déjà, à une époque où les Tchèques se distançaient des Allemands, les matches entre les deux camps avaient un sens particulier. En 1934, la participation de la Tchécoslovaquie à la finale de la Coupe du monde en Italie représentait, également, une sorte de confrontation de la démocratie avec le fascisme. Et ce phénomène dure jusqu'à aujourd'hui. En quinze ans, depuis la révolution de Velours en 1989, je ne me souviens que de trois événements à la suite desquels les gens sont sortis dans la rue avec des drapeaux tchèques. Deux fois, c'était pour célébrer une victoire en hockey sur glace et une fois pour le football. Cela veut bien dire que le sport, et le football notamment, joue un rôle important : il soude le peuple tchèque et lui permet de s'identifier à quelque chose. »