La ministre de la Santé présente les grandes lignes de sa réforme
Milada Emmerova, ministre de la Santé, vient de rendre public son projet de réforme. Un projet qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, en raison d'informations qui avaient filtré, pour être plus tard démenties par la ministre elle-même.
Sa conception repose sur une réalité : la Santé doit être un service public aux citoyens. Elle doit être une garantie et un droit pour tous ceux qui en ont besoin. Elle doit être humanitaire aussi bien pour les patients que pour le personnel médical. Milada Emmerova préconise un renforcement de l'influence de l'Etat, en tant que régulateur, créateur des règlements et contrôleur de leur respect. Il est, aussi, l'administrateur de la Santé publique, surtout au niveau des régions et de la capitale, Prague. L'Etat devrait contrôler, d'une manière plus rigoureuse, les activités financières des compagnies d'assurance maladie. Ces dernières ne devraient pas planifier de pertes. La plus grande compagnie d'assurance maladie, VZP, devrait être soumise à un audit et les lois, concernant les compagnies d'assurance maladie, unifiées. L'Etat et les régions déterminent l'importance du réseau d'établissements médicaux. L'organisation des services médicaux repose sur le rapport entre le secteur public et le secteur privé, sur la base du droit privé et public. La conception compte aussi sur la protection du bien public dans une grand partie des hôpitaux. Le système de paiement des soins aux hôpitaux devrait être transformé et prendre en compte le volume et la structure de ses soins. La ministre de la Santé insiste sur l'importance de l'équilibre financier dans ce secteur, sans augmentation de la participation du patient. Elle préconise, aussi, davantage de droits pour les patients, propose la création d'un poste de médiateur dans les hôpitaux et une plus ample coopération avec les compagnies d'assurance, lors de plaintes des patients. Les médecins généralistes devraient devenir des coordinateurs entre les patients et le système de la Santé, mais aussi les compagnies d'assurance maladie. Milada Emmerova propose aussi la création du livret médical classique, papier. Sa forme informatique, la carte à puce, ne la tente pas. Ce livret permettrait au médecin de suivre plus précisément ses patients.
Les premières réactions à cette conception sont assez négatives. Du côté de l'opposition parlementaire, Tomas Julinek, du Parti civique démocrate, déclare que Milada Emmerova veut liquider les compagnies d'assurance maladie, limiter le choix des patients... La ministre de la Santé est d'autre part critiquée pour avoir repris dans leurs grands traits les idées du directeur de l'Institut de la politique et économie sanitaire, Petr Hava. De son côté, le corps médical privé, redoute une atteinte à ses droits.