Toponymie : Brno - Ostrava - Plzen

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Salut à tous les tchcécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem, milovnikum cestiny Radia Praha. Ce nouveau numéro du "Tchèque du bout de la langue" sera, une nouvelle fois, consacré à l'étude toponymique de certains lieux tchèques. Pour cette fois-ci, nous allons rechercher les origines des appelations des trois autres principales villes du pays, en dehors de Prague, à savoir Brno et Ostrava en Moravie, et Plzen en Bohême.

Faisons un saut d'environ 400 kilomètres et passons à la Bohême de l'Ouest et à l'une de ses villes les plus fameuses, connue pour son activité brassicole et sa fameuse bière de type pils. Nous parlons, bien entendu, de la ville de Salut à tous les tchcécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha. Ce nouveau numéro du "Tchèque du bout de la langue" sera, une nouvelle fois, consacré à l'étude toponymique de certains lieux tchèques. Pour cette fois-ci, nous allons rechercher les origines des appelations des trois autres principales villes du pays, en dehors de Prague, à savoir Brno et Ostrava en Moravie, et Plzeň en Bohême.



Commençons par la deuxième ville la plus importante du pays, qui est aussi le chef-lieu de la Moravie, Brno. Un nom difficile à prononcer, mais comme souvent, lorsqu'un mot est composé d'une suite de consonnes, les Tchèques s'aident en intercalant un -e muet entre deux consonnes. Ainsi, dans le cas de Brno, le -e muet se trouve entre la deuxième et la troisième consonnes. L'appellation de la ville provient des adjectifs « brnen» et « brno», du vieux tchèque qui signifie « hlinitý, blátivý, bažinatý», c'est à dire, traduit en français, « argileux, glaiseux, boueux, marécageux ». Comme vous vous en doutez, la ville de Brno a donc été fondée sur un terrain argileux, glaiseux, comme en apporte d'ailleurs la confirmation toute une série d'autres toponymes de quartiers de Brno et de villages alentours.



Plus au nord-est, en Silésie, à quelques encablures de la frontière tchéco-polonaise, se trouve Ostrava, ville minière en déclin, la troisième ville du pays. La cité a reçu son nom tout simplement d'après la petite rivière qui la traverse, Ostrava. Cette appellation est composée de deux parties : « -ostr» et « -ava». La première, la racine du nom, « -ostr », signifie « rychlý, bystrý», soit « rapide, vif » en français, tandis que la seconde, le suffixe « -ava», veut dire « bystrá řeka», littéralement « rivière vive ». Notons que nous avions déjà rencontré ce suffixe « -ava » dans notre dernière émission, lors de l'étude des appellations des deux principales rivières du pays, la Vltava et la Morava.



Plzeň, également bien connue sous le nom allemand de Pilsen. Avant d'évoquer la toponymie de la ville, nous nous devons d'ouvrir une courte parenthèse pour parler de la bière, puisque de toutes les bières de type pils, c'est celle de Plzeň qui en est l'originale pour avoir vu le jour en 1842. La pils, mot qui n'est donc rien d'autre qu'un diminutif du nom allemand de la ville, est une bière de basse fermentation, blonde dorée au goût légèrement amer. Elle est toujours filtrée et saturée, possède en moyenne 5% de volume d'alcool et se boit très fraîche. Elle a acquis une très grande popularité un peu partout dans le monde en raison de son caractère digeste et désaltérant. Auparavant, les bières étaient brunes ou troubles avec un résidu de levure dans la bouteille. A l'époque de la création de la première bière pils, la Bohème était sous autorité autrichienne et l'allemand était la langue officielle de la région. C'est donc pour cette raison que l'on ajouta le suffixe "-er" au bout de Pilsen. On parlait donc de Pilsener ou Pilsner. Aujourd'hui, la brasserie de Plzeň produit donc la célèbre Pilsener Urquell la bière préférée des Tchèques.



Mais revenons-en à notre recherche toponymique. Pourquoi donc Plzeň ? Bien que les linguistes tchèques eux-mêmes n'en soient pas certains et font donc preuve d'une certaine prudence à ce sujet, l'explication la plus probable veut que l'appellation de la ville provienne tout simplement du nom topographique « plzeň» qui désignait un morceau de terrain ou de montagne ayant subi un éboulement. Une hypothèse que pourrait confirmer l'aspect actuel du terrain dans la région.



C'est ainsi que prend fin ce « Tchèque du bout de la langue », dernier d'une série consacrée à l'étude toponymique de certains lieux tchèques. Dès la semaine prochaine, nous aborderons un nouveau sujet. En attendant de vous retrouver, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous - slunce v duši !, salut et à bientôt - zatím ahoj !